L'agence de notation Fitch Rating a annoncé avoir confirmé la note de la Tunisie à 'B', et abaissé la perspective de stable à négative, dans un communiqué du 23 novembre.
L'agence a justifié sa décision par une détérioration des finances publiques et de l'environnement économique, liées à la crise sanitaire COVID-19. Ce contexte est conjugué à un paysage politique fragmenté et des tensions sociales toujours omniprésentes, et qui pèsent sur la perspective des réformes fiscales cruciales, selon l'agence. Fitch Rating conclu que la situation actuelle pourrait compromettre les futurs financements, notamment avec le FMI, malgré l’engagement toujours intact des autorités.
L'agence américaine table sur un déficit budgétaire en hausse à 10,5% du PIB cette année, contre 3,3% en 2019, en ligne avec la moyenne des pays de la catégorie 'B' qui s'établit à 7,8%. Cette progression est notamment due à la hausse de la masse salariale suite aux négociations salariales de 2019, et aux dépones engagées contre la pandémie...Le déficit devrait toutefois reculer à 7,1% en 2021 selon Fitch, contre un objectif de 6,6% définit par le budget de l'Etat, une différence qui reflète une reprise lente.
Fitch estime par ailleurs, que les limites du marché domestiques compliqueront la quête de l'Etat à lever les 8% du PIB sollicités localement en 2020. La dette intérieure représentait 21% du PIB en 2019, rappelle l'agence.
Fitch Ratings a également évoqué la possibilité d'un financement monétaire du budget, que le gouverneur de la banque a centrale a rejeter pour la deuxième fois cette semaine malgré la révision de la loi de finances complémentaire. L'agence avertis qu'un tel recours pourrait, en l'absence de garanties institutionnelles, remettre en question les avancées enregistrées depuis 2018 sur le plan des équilibres macroéconomiques. Rappelons que Marounae El Abassi, a réitéré son opposition à cette alternative et réclamer une couverture légale, via une autorisation parlementaire exceptionnelle.
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