Le chef de mission du Fonds Monétaire International en Tunisie, Amine Mati, s'est exprimé sur les ondes d'Express Fm depuis Washington, concernant l'accord de principe pour un nouveau prêt de 2,8 milliards de dollars accordé par le FMI à la Tunisie, après les multiples rencontres autour du programme de réformes envisagées par le gouvernement et leur timing, un rapport est en cours de préparation pour être présenté au conseil d'administration du FMI à la mi-mai 2016, a expliqué Mati, en vue de la finalisation de l'accord pour le décaissement.
Il s'agit d'un mécanisme élargit de crédit portant sur une période de 4 ans pour une enveloppe représentant les besoins de la Tunisie, pour faire face aux contraintes de la balance des paiements et des déficits mais aussi pour des contraintes budgétaires explique Amine Mati. C'est une facilité différente des précédents accords entre la Tunisie et le FMI a-t-il ajouté, et qui vise les problèmes structurels qui sont à l'origine des déséquilibres extérieurs. Amine Mati explique que le programme sera assorti d'un taux très favorable selon lui, de 1% dans un premier temps pouvant atteindre les 3% lorsque la surcharge de 2% serait mise en œuvre, dès 2017, et ce lorsque le stock de crédit qui reste à payer dépassera les 300 ou 400% du quota explique le responsable. Ces conditions sont bien plus avantageuses que ce qui existe sur les marchés, insiste Mati, qui rappelle que le remboursement pour ce programme se fera sur une période de 4 ans et demi à 10 ans.
Le programme économique sur lequel se base cet accord est bien celui des autorités tunisiennes, indique Amine Mai, incluant un programme de réformes majeures couvrant plusieurs aspects, et dont l'objectif principal est d'assurer une croissance plus inclusive en essayant de réduire les vulnérabilités structurelles de l'économie du pays. Selon le chef de mission du FMI, ceci passera par 4 volets principaux, le premier étant celui du maintien de la stabilité macroéconomique, indispensable à toute croissance inclusive. Le deuxième volet est celui de la réforme des institution publiques et de l'administration, en plus du renforcement du système financier qui passe par la recapitalisation des banques publique déjà opérée, et les nouvelles lois comme celle relative au statut de la banque centrale, ou la loi bancaire. Le dernier volet est celui du climat des affaires, indique Mati, qui passera par le soutien au secteur privé via la simplification des procédures où la mise en œuvre des décrets d’application de la nouvelle loi sur la concurrence.
La politique budgétaire de la Tunisie doit rester prudente estime Amine Mati, avec une meilleure composition des dépenses par la mise en avant des dépenses d'investissements, qui a déjà commencé, a-t-il expliqué, vue l'accélération notée récemment dans l'exécution de plusieurs projets. Il faudra aussi d'un autre coté augmenter les ressources, ce qui implique toute une stratégie au niveau fiscal, il faudra pour cela concrétiser toutes les assises et les consultations qui ont été menées dans ce sens. Amine Mati a également souligné la masse salariale, qui représente un lourd fardeau, dans la mesure où elle atteint les 14% du PIB, et qui doit être maitrisée pour créer l’espace budgétaire nécessaire pour prioriser l’investissement.
En conclusion, le chef de mission du FMI a rappelé que la Tunisie a fait preuve de résistance à tous les chocs exogènes récents, avec une croissance de 0,8% en 2015, certes faibles mais qui représente tout de même une performance après la baisse de 50% des flux touristiques. Pour 2016, le FMI table sur une croissance de 2% du PIB tunisien, un taux toujours insuffisant pour absorber le chômage mais qui représenterait le début d'une reprise.
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