Le professeur d'économie et ancien ministre du Commerce Mohsen Hassan a déclaré, lors de son intervention, ce lundi 16 décembre 2024, au micro de radio Express FM, que la convergence entre les exportations et les importations fait que le taux de couverture est d'environ 77,3%. Il a expliqué, à cet effet, que les exportations de l'industrie alimentaire, à fin novembre 2024, ont enregistré une augmentation de 23,7%, justifiée essentiellement par la hausse des exportations tunisiennes d'huile d'olive, avec plus de 50% par rapport à la même période de l'année dernière. Cela a permis la réalisation de recettes très importantes pour les finances publiques dépassant les 5 milliards de dinars.
Dans le même ordre d’idées, Mohsen Hassan a souligné que ce qui est le plus remarquable à ce niveau ce sont les exportations du phosphate et de ses dérivés, en baisse de 24,2%. Il a ajouté à ce titre qu’il est temps de trouver des solutions liées à ce secteur ainsi qu’une réhabilitation globale, d'autant plus que les équipements des entreprises de phosphate de Gafsa deviennent obsolètes. L’invité d’Expresso a souligné que les exportations du secteur du textile ont diminué de 4,5 % fin novembre en raison de la contraction économique en Europe, qui connaît un déclin de la croissance depuis 2022 après la crise énergétique.
S’agissant des importations, Mohsen Hassan a souligné que les importations des produits énergétiques ont augmenté de 8,2%, portant le déficit énergétique à 58% du déficit total, ce qui constitue le principal dilemme dans le but de parvenir à l'équilibre au niveau de la balance commerciale. Il a d’ailleurs ajouté que l'augmentation des importations énergétiques de la Tunisie est devenue un véritable obstacle à l'atteinte des équilibres financiers. A ce titre, il a appelé à trouver des solutions, notamment le retour à l'exploration et l'incitation des grandes entreprises à y revenir, mais aussi le développement de la transition énergétique, qui est le plus grand défi auquel sera confrontée la Tunisie dans la période à venir.
Par ailleurs, l’ancien ministre a également évoqué la baisse des importations des matières premières et des matières semi-finies de 3,5%, ce qui témoigne d'une baisse de l'activité économique en Tunisie, notant que l’élément positif en matière d’importations est relatif à l'augmentation des importations de matériaux de transformation. de 4,8%, ce qui indique une amélioration des investissements ainsi que de la productivité. Concernant la structure des exportations et des importations, Mohsen Hassan a indiqué que les exportations tunisiennes vers l'Union européenne représentaient 69,4%, elles ont diminué de 0,6%. Cela est dû à la contraction économique dans les pays de l'UE, ce qui nécessite indubitablement que la Tunisie doit œuvrer à la diversification de ses partenaires afin de ne pas rester dans la dépendance absolue à l’égard de l’espace européen.
Du côté des pays arabes, les exportations tunisiennes vers l'Algérie sont en constante augmentation, estimées à 38% et à 13,3% vers l'Egypte, mais le point négatif, en revanche, est lié à une baisse des exportations de 11,8% jusqu'à fin novembre vers la Libye et ce, compte tenu de la présence de nombreux obstacles à la circulation des marchandises entre les deux pays. Le problème le plus important est le transport via le poste frontalier de Ras Jedir, ce qui est à même de conclure que le gouvernement ne devrait donc pas se limiter au transport terrestre et aux vols de correspondance via les ports tunisiens et libyens. Il a ajouté que la présence tunisienne dans le pays libyen doit se développer et les transactions doivent s'élever à plus de 3,5 milliards de dinars. Les exportations tunisiennes vers le Maroc ont, quant à elles, diminué de 8,3% au cours de la même période.
Dans le chapitre des importations de la Tunisie en provenance des pays de l'Union européenne, elles ont augmenté à 43,6%, l'Europe étant toujours le premier partenaire économique de la Tunisie. Les importations en provenance de la Chine ont également connu une augmentation de 5,3% au cours de la même période. Quant au déficit commercial, il a connu une augmentation à 16,76 milliards de dinars à fin novembre 2024, contre 16,54 milliards de dinars à la même période de l'année dernière, selon les dernières données publiées par l'Institut national de la statistique. Mohsen Hassan a estimé que la Chine est le pays qui contribue le plus au déficit commercial, estimé à 48,7% du déficit total. Par ailleurs, le déficit avec la Russie représente 30%, et plus de 22% avec l'Algérie.