Mohamed Salah Ayari : le classement de la Tunisie dans l’Indice mondial de criminalité économique est honorable et contribuera à attirer les investissements

L'indice mondial de criminalité économique 2025, publié par le cabinet de conseil juridique et de gestion des risques “Secretariat”, prévoit les risques de criminalité financière et économique pour 2025. Trois pays scandinaves – la Finlande, le Danemark et l'Islande – se classent respectivement au premier rang mondial parmi les pays transparents. La Norvège, la Suède, le Canada et Singapour figurent également parmi les pays où l’incidence de ce type de crime est la plus faible. L'indice a également classé le Myanmar au bas du classement mondial, parmi les pays ayant les niveaux de réglementation les plus bas, aux côtés de 15 autres pays, dont le Yémen, la Libye, l'Iran, la Syrie, le Tchad, le Soudan et le Venezuela. Ces pays sont confrontés à des crimes financiers généralisés et à une corruption profondément enracinée dans leurs structures économiques.

Par ailleurs, l’indice mondial de criminalité économique classe les pays en quatre catégories distinctes en fonction de la nature et du type de risques associés à ce crime, intégrant trois dimensions principales : le blanchiment d’argent, la corruption et le crime organisé.

A ce titre, Intervenu au micro de radio Express FM, le conseiller fiscal Mohamed Salah Ayari a considéré la décision du président américain Donald Trump le 2 avril 2025 comme étant l'un des plus grands crimes économiques de 2025. Alors que les pays étaient impliqués dans l'Organisation mondiale du commerce pour libéraliser l'économie mondiale, cette décision a défié toutes les normes internationales. Il a également noté que la 68ème place de la Tunisie sur 177 telle que indiquée dans le rapport peut être considérée comme une réalisation honorable, surtout si l’on compare cette position à celle des pays voisins, où le Maroc se classe 75ème, l'Algérie 133ème et la Libye 168ème, qui est classée parmi les pays à la traîne.

La Tunisie a été classée comme pays vigilant, dans la catégorie 2, qui comprend 63 pays, avec les États-Unis, le Japon et l'Allemagne, qui sont parmi les plus grandes économies du monde, en raison du faible niveau de cet indicateur par rapport à de nombreux pays. A cet effet, Mohamed Salah Ayari a souligné que cet indice aidera la Tunisie à attirer les investissements étrangers, précisant qu'il faut le développer et intensifier par là-même la diplomatie économique. Il a estimé que l’établissement qui a émis l’indice était neutre et avait mené ses travaux de manière scientifique.

A noter qu’au début 2019, la Tunisie était classée sur la liste grise, et il y avait un risque d'être déplacée sur la liste noire en raison de l'évasion fiscale. Des efforts importants ont été déployés pour revenir à des niveaux normaux, malgré l’impact négatif sur les exportations. Les entreprises exportatrices opérant en Tunisie ne payaient pas d'impôts sur les bénéfices d'exportation jusqu'à fin 2013, avant l'introduction du taux de 10% en 2014, qui a atteint 15% en 2021. Selon la loi de finances 2025, les bénéfices des entreprises pour 2024 seront soumis à un impôt de 20%.

A ce propos, Mohamed Salah Ayari a expliqué que la Tunisie a déployé des efforts supplémentaires pour lutter contre le blanchiment d'argent et réduire autant que possible l'évasion fiscale. LE pays a conclu plusieurs accords basés sur l'obtention d'informations auprès de plusieurs pays afin de garantir la transparence des transactions des entreprises étrangères opérant en Tunisie. Et de poursuivre que ces opérations menées depuis 2019, entre autres, ont eu un impact positif sur le classement de la Tunisie.

En outre, l'invité d'Express FM a rapporté que le crime économique le plus répandu en Tunisie est principalement l'évasion fiscale, avec un taux estimé à environ 50%. Des efforts doivent être faits en vue de réduire ce taux à au moins 20%, ce qui permettrait de mieux soutenir le budget de l’État et de réduire ainsi la dépendance aux prêts. En deuxième position se trouve le secteur parallèle, qui représente environ 40% du PIB, tandis que l'Institut national de la statistique estime ce chiffre à environ 35%. Mohamed Salah Ayari a indiqué qu'un montant de 62 milliards de dinars pourrait être intégré à l’activité économique et jouer un rôle positif dans la collecte des impôts et le renforcement du budget de l'Etat.

 

 

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