L'Union Tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) a publié un communiqué lundi, réclamant un plan de sauvetage urgent pour l'économie tunisienne, en danger. Bien que consciente des difficultés et des contraintes sur les finances publiques, l'organisation estime néanmoins que la loi de finances ne fera qu'approfondir la crise de confiance.
L'UTICA, par la voix de son président Samir Majoul, a d'emblée dénoncé la nouvelle loi de finances qui constitue selon elle une menace pour la pérennité des entreprises et alourdit le fardeau fiscal. La nouvelle loi de finances renforce le manque de visibilité et réduit encore plus la confiance des opérateurs en l'avenir, qui se poursuit depuis plus d'une décennie, et s'est accentuée avec la pandémie COVID-19, et plus récemment avec la guerre en Ukraine et ses impacts sur les approvisionnements et les prix.
L'UTICA s'attendait à un texte qui serait le point de départ d'un plan de relance économique avec des mesures incitatives "révolutionnaires" pour soutenir l'investissement, la création d'emploi et les exportations.
L'organisation a fait part de sa grande déception et dénoncé les dispositions extrêmement pesantes pour les entreprises, un sentiment qui s'est aggravé avec le relèvement par la Banque Centrale de son taux directeur pour la troisième fois en 2022 pour monter à 8%. Cette hausse sera couteuse pour l'économie nationale et les entreprises tunisiennes, et pèsera sur leur liquidité et leur compétitivité, ainsi que sur le citoyen.
L'UTICA déplore également sa mise à l'écart de toute consultation sur la loi de finances 2023, alors que la centrale patronale avait pris l'initiative de présenter ses propositions sur le texte.
La loi de finances 2023 consolide selon l'UTICA l'instabilité au niveau réglementaire, et fiscal, avec les changement des taux moyens d'imposition, de TVA et retenue à la sources. La pression fiscale se trouve également alourdie par les augmentations sur les contributions aux caisses sociales et les pénalités de retard, alors même que l'Etat ne tient pas ses engagements. Parallèlement, les mesures pour intégrer l'économie parallèle dans le circuit formel, et celles relatives au régime forfaitaire sont extrêmement compliquées et difficiles à appliquer.
L'UTICA fait remarquer que certaines mesures, comme l'imposition des biens fonciers ont par le passé provoqué les fuites de capitaux dans d'autres pays et détournéles investissements vers des pays concurrents. Un grand nombre de tunisiens résidents à l'étranger (TRE) investissent dans l'immobilier en devises étrangère, a insisté l'UTICA, ses biens constituent des garanties auprès des banques pour le financement des investissements, ajoute le communiqué. Cette mesures aura également un impact néfaste sur un secteur vital comme l'immobilier avec toutes ses composantes.
L'UTICA réclame une révision du code des investissements vers la libéralisation et la simplification des procédures, et une revue du code des changes qui isole les tunisiens, selon ses termes.
La centrale patronale demande également à l'Etat de rembourser ses dettes envers les différents opérateurs économiques et de cesser d'emprunter auprès des banques commerciales faisant de la concurrence aux entreprises.
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