L'économiste et universitaire Fethi Nouri s'est exprimé hier sur les ondes d'express Fm, à propos du dernier rapport de Fitch Ratings qui a confirmé, le 4 mars 2016, les notes de la Tunisie en devises étrangères et en monnaie locale, abaissant toutefois les perspectives de stables à négatives.
La Tunisie a relativement réussi sa transition politique et s'est penché depuis trois ou quatre an sur sa transition économique par nature longue et difficile, explique l'expert qui dénote des signes positifs en ce sens, dont la stabilité et même une tendance baissière au niveau de l'inflation qui auparavant pénalisait la compétitivité de l'économie tunisienne, la baisse du déficit de la balance commerciale de 2 points est aussi un élément encourageant estime Fethi Nouri. L'économiste rappelle que sans la contraction des recettes touristiques, le déficit de la balance courante aurait été inférieur à 8%. Par ailleurs, la Tunisie bénéficie, comme tout les pays du monde, de la baisse des prix internationaux des matières premières, ce qui est de nature à soulager le déficit budgétaire. La Tunisie entame une étape très positive, ajoute Fethi Nouri, celle des grandes réformes qui devrait aboutir à un nouveau modèle économique, faisant référence au code des investissements, aux réformes fiscales, au PPP ou encore à la réforme des subventions notamment des hydrocarbures.
En tenant compte de tous ces éléments, l’économiste considère que Fitch Ratings était trop dure avec la Tunisie en abaissant les perspectives sur sa notation, d’autant plus, insiste-t-il, que certains éléments de comparaison avec des pays semblables retenus dans le rapport de notation, notamment sur les questions du chômage ou de l’endettement, ne tiennent pas compte de la particularité tunisienne, celle de la révolution, a-t-il expliqué.
Cet optimisme, qu’il considère objectif, ne remet pas en question la situation économique difficile du pays, ajoute Nouri, rappelant toutefois que les prévisions des différentes agences de notations évoquant pour 2015 une récession où dans le meilleur des cas une stagnation de l’économie tunisienne, qui a finalement terminé l’année avec une croissance de 0,8%, une croissance certes timide mais encore positive surtout au regard de la situation du tourisme et des secteurs qui lui sont rattaché, ou celui des phosphates et des hydrocarbures qui représente à lui seul 13% du PIB, et qui a son tour entraine d’autres secteurs comme les industries chimique. Fethi Nouri estime ainsi qu’il faut relativiser la portée de la révision à la baisse par Fitch Rating de ses prévisions de croissance pour la Tunisie (de 2 à 1,2% pour 2016 et de 3 à 2% pour 2017), indiquant qu’il est encore trop temps pour enterrer la saison touristique pour cette année et que les problèmes que connaissent certains secteurs confrontés surtout à des mouvements sociaux, sont d’ordre strictement interne et donc ne dépendent que de notre action en vue de les redresser. Un taux de croissance de 2% est tout à fait réalisable, estime Fethi Nouri, sous peu qu’une vraie volonté politique existe pour commencer à mettre en place progressivement les réformes nécessaires et pour améliorer la façon d’administrer l’économie tunisienne.
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