Etendue, facteurs explicatifs et potentiel fiscal...Qu'en est-il de l'économie informelle en Tunisie

Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l'Organisation Internationale du Travail (OIT), ont publié une étude consacrée à l'économie informelle en Tunisie. 
 
Elaborée par Nidhal Bencheikh, économiste et directeur de Dala’il for Development, pour le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) et l’Organisation Internationale du Travail (OIT), l'étude a été coordonnée par Asma Bouraoui Khouja, Team Leader du Cluster Croissance Inclusive et Développement Humain au PNUD Tunisie et David Andrevon, Point Focal du Bureau des projets de l'OIT pour la Tunisie et la Libye.
 
Le document se veut une radioscopie de l’économie informelle, qui depuis plusieurs années  prive l’État de gisements substantiels de ressources fiscales et de cotisations sociales, qui auraient pu atténuer l’intensité des pressions s’exerçant de plein fouet sur le budget de l’État et les caisses de sécurité sociale. Un niveau élevé d’informalité nuit considérablement à l’efficacité des réformes économiques et rime généralement avec de piètres résultats au niveau des grandeurs macroéconomiques. 
 
La part du secteur informel non agricole dans le PIB non agricole est passée de 30.7% en 2017 à 28.5% en 2020. Naturellement, les taux se situent à des niveaux plus élevés lorsqu’il s’agit de toutes les activités informelles incluant le secteur agricole ; la part du secteur informel dans le PIB s’est établie aux alentours de 35.2% en 2020 contre 36.4% en 2017. Le phénomène connait une avancée "contracyclique" depuis 2012.
 
Selon le rapport, l'emploi informel au sein de l'économie a représenté 26.8 % de la population active occupée en 2020, soit 917.7 milliers d'emplois contournant le paiement des contributions légales aux caisses de sécurité sociale. Le taux d'informalité des travailleurs indépendants a atteint 57.6% % contre seulement 16.1 % pour les salariés.
 
L'étude se propose par ailleurs, d'identifier les freins institutionnels, législatifs et comportementaux à la transition vers l'économie formelle, et d'analyser l'étendue du potentiel fiscal du secteur informel.
 
 
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