Le cabinet de conseil Deloitte (MS Louzir) a organisé le 22 avril 2015 à Tunis une demi-journée dédiée au thème de l’accélération des partenariats publics privés (PPP). Modéré par Emna Kharouf, Partner au Cabinet, l’événement a connu la participation d’experts tunisiens et étrangers qui ont été unanimes pour demander la nécessité d’avoir rapidement un cadre juridique pour les PPP en Tunisie. Cela dit, certains ont rappelé que les PPP existent déjà en Tunisie et ont rappelé quelques projets montés dans un cadre de PPP (Lac I, Taparura à Sfax, parcs technologiques, centrale électrique, etc.).
Intervenant lors du séminaire, l’ancien ministre des finances et candidat au poste du président de la BAD, Jalloul Ayed, a insisté sur deux préalables pour la réussite des PPP : la gestion du changement et les Ressources Humaines sous forme d’expertise dans ce domaine.
Il a ajouté que les PPP ne sont pas toujours réussis et qu’une forme récente de PPP se développe ces dernières années : les PPP sociaux notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé.
Pour sa part, Hichem Turki, Directeur général du Pôle de Compétitivité de Sousse, a appelé à la promulgation rapide d’une loi cadre pour les PPP et à avoir surtout un interlocuteur unique pour les PPP au sein de l’administration.
Par ailleurs, Tarek El Abed, de Deloitte France a énuméré 3 types de montages de PPP : à financement sur projet (le plus courant), en crédit-by ou bien à financement corporate. Il a ajouté que les PPP pourraient être catalogués dans deux catégories :
- les PPP avec risque de demande où un taux de rendement interne (TRI) élevé est exigé, comme c’est le cas pour les projets d’autoroutes ;
- les PPP sans risque de demande où un TRI modéré est exigé, comme cela est le cas dans les projets de centrales électriques.
De son côté, l’économiste à la Banque Africaine de Développement (BAD), Thouraya Triki, a indiqué que son institution participe d’habitude dans des PPP d’une maturité de 10-15 ans et d’une taille minimale de 10 millions $ même si des exceptions ont été accordées à des projets de moindre importance.
Elle a ajouté que la BAD sélectionne les PPP selon un ensemble de critères : développement, création d’emploi, déplacement de personnes, gouvernance, alignement stratégique des projets avec le pays et avec la BAD, etc.
Les intervenants à l’événement ont rappelé les apports des PPP : amélioration de la qualité des projets, apport en innovation de la part des privés, le financement et le transfert d’une partie des risques aux privés.
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