Le premier rendez-vous de M. Najai, le nouveau Président-Directeur
Général de la BH,
avec les actionnaires a eu lieu le 20 mai 2004 à l‘occasion de l’assemblée
générale annuelle de la banque. Les performances mitigées de la BH
ont rendu les investisseurs assez confus mais seul l’optimisme affiché par la
nouvelle direction a su taire certaines critiques.
Concernant l’activité générale de la BH,
celle-ci a été relativement affectée par un secteur immobilier léthargique
qui n’a pas connu la reprise escomptée. Le financement du logement revient
assez cher pour la banque qui doit affronter le manque de flexibilité de des
taux débiteurs rémunérant les comptes d’épargne-logement qui sont généralement
fixes. La structure des ressources continue de handicaper les performances de la
banque et grever son spread par rapport aux autres banques commerciales comme
l’a bien remarqué le président de la BH.
N’eut été la bonne mobilisation des ressources avec un accroissement de 7,6%
(+186,6MDT) dû à l’augmentation des ressources de la clientèle, la banque
aurait subi des coupes plus douloureuses dans son spread. Le coût des
ressources a ainsi connu une amélioration d’un demi-point en 2003, mais
demeure assez élevé par rapport à ceux pratiqués par les autres banques. Il
est évident que cette situation est particulièrement exacerbée en cas de
baisse du taux de référence du marché monétaire. Une telle situation s’est
produite en 2003, entraînant pour la BH
une baisse dans sa marge d’intérêt qui a glissé de 3,8MDT passant de
63,2MDT à 59,4MDT. Plus nettement transmissible, ce repli s’est, par la
suite, traduit par une baisse significative de 7MDT dans le PNB passant à
86,4MDT. Le rendement faible du portefeuille titres n’a pas aidé à rétablir
le PNB alors que les commissions nettes se sont effilochées de 2,6%. Le
coefficient d’exploitation s’est dégradé à 64,6% contre 58% en 2002.
La banque semble donc amorcer une phase cruciale. Le
management a évoqué à maintes reprises le ralentissement généralisé de
l’activité de financement et de préfinancement de l’habitat et des crédits
commerciaux qui n’ont évolué globalement que par 3,8%. Ce ralentissement
dans les nouveaux engagements a été voulu pour assainir la situation des
actifs et rétablir les équilibres généraux de la BH.
La banque estime ses engagements risqués à 360MDT, soit prés de 16 % de ses
encours bruts. Une solution portant sur 50MDT de ses engagements est à l’étude.
L’insuffisance de provision est estimée à 34MDT concentrée principalement
sur les crédits promoteurs immobiliers qui demeurent mal couverts et posent le
plus de problèmes. Ces engagements ont exigé manifestement une attention
particulière de la part de la banque. BH
a constaté 13,7MDT de provisions au titre de l’exercice 2003.
Selon Maghreb Rating, le taux de couverture des créances
classées totales de la banque est de 37%. Cet indicateur est à prendre avec
une certaine nuance de par la nature même de la spécialisation dans le crédit
immobilier et les garanties hypothécaires qui lui sont associées. Pour améliorer
la qualité de ses actifs, le management est, semble-t-il, revenu sur des choix
antérieurs à savoir dynamiser les engagements hors immobilier pour réduire la
concentration sectorielle; Une action commerciale sera focalisée sur les
particuliers pour diversifier et allonger la maturité des ressources. La BH
entend relancer les crédits commerciaux et industriels aux entreprises. Pour
cela, elle compte profiter de son positionnement avec des parts de marché
respectives de 13% et 10,8% en matière de crédits et de collecte de dépôts. BH
qui ressort comme le groupe bancaire tunisien le plus diversifié dans les métiers
de la finance englobant l’assurance, l’investissement, la gestion
d’actifs, la titrisaton, le recouvrement et le leasing a publié un résultat
net part du groupe de 14,3MDT contre 13,3MDT en 2002 (+8%). Le métier banque
retient la part de lion dans les revenus générés par le groupe. Cinq filiales
restent nettement déficitaires ce qui a incité le groupe à charger des
provisions supplémentaires de 17,7MDT au titre de l’exercice 2003.
L’assemblée a approuvé un dividende de 0,500 DT à
distribuer à compter du 1er juin 2004 malgré les quelques votes
contestataires après l’annonce dans les journaux de la place d’un coupon de
0,600 DT. Le rendement en dividende du tire doit être en rapport avec les
performances financières de la banque a fait observer M. Najai qui est, par
ailleurs, resté confiant sur l’avenir de la banque. BH
a demandé une notation auprès de Standard & Poor’s pour une éventuelle
sortie sur le marché international.
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2004.