L’Assemblée Générale Ordinaire d’Ennakl était présidée par l’administrateur judiciaire M. Abderraouf Manjour, expert comptable inscrit à l’OECT, en présence de d’administrateur judiciaire du Groupe Princess Holding, M Mourad Rekik, le 30 juin 2011.
A l’images des autres AG, les présents ont réétiré un bon nombre de remarques concernant la forme de l’assemblée et les différents aspects de gouvernance, notamment, sa tenue le 30 juin, l’absence d’un comité permanent d’audit, la représentativité des administrateurs actuels et des petits porteurs, la cooptation des nouveaux administrateurs, la révocation des anciens administrateurs et PDG. L’absence de droit de regard des petits porteurs semble beaucoup déranger les actionnaires qui se considèrent oubliés dans le processus de nationalisation de la société. A en témoigner, la décision prise par l’Etat d’une façon unilatérale d’annuler la distribution de dividendes pour cette année avant de se rétracter pour limiter la distribution à 0,250 DT/action à partir du 01 Août. Cette décision a ainsi posé le problème de l’existence de l’Etat actionnaire majoritaire dans une société cotée. M. Manjour a justifié la position de l’Etat par la nécessité de sauvegarder les acquis de la société, qui tout en accumulant un cash substantiel se trouve engagée pour prés de 120 MD vis-à-vis de ses créanciers, ce qui lui impose une gestion restrictive de sa trésorerie pour remonter la pente. Il a rappelé que les trois premiers mois de 2011 ont été difficiles pour Ennakl et qu’il n’était pas évident de retrouver la confiance de ses partenaires dans un contexte économique et social instable. Depuis, le retour de la confiance des fournisseurs allemands s’est concrétisé réellement dans la reprise de l’activité et le maintien des lignes de crédit fournisseurs avec des délais de règlement de trois mois ; Cela dit, M Manjour n’a pas caché la possibilité d’une privatisation de la société après la stabilisation de la situation de la société. Cette dernière a connu une forte baisse du quota d’importation qui lui est accordé passant de 13 mille voitures à 7000 unités. Le ministère de commerce semble passer d’une situation de laxisme vis-à-vis des anciens dirigeants vers un durcissement, aussitôt ces derniers ont quitté le bord. Les règles de la concurrence pure et parfaite dictent une telle attitude, a fait observer un opérateur du secteur. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, un contrôle fiscal approfondi est également en cours. En Expert comptable avisé, M Manjour a rassuré que la société n’a rien à se reprocher, toutes ses opérations sont fiscalement transparentes.
Les actionnaires étrangers et fournisseurs allemands ne sont pas trop enthousiastes à l’idée de voir un actionnaire public gérer une société appartenant à un secteur hautement concurrentiel; La question qui se pose est de savoir comment sera faite la transition de la société des mains publiques vers un actionnariat privé, si jamais l’alternative d’une privatisation arrivera à prendre son chemin dans l’esprit des décideurs publics ? La société serait nécessairement une des plus convoitées de tous les biens confisqués aux parents et alliés de Ben Ali sinon la plus convoitée ; Le petit porteur ne demande qu’à être associé à ce processus, qui devrait se dérouler en toute transparence ; Certains souhaitent une deuxième OPV alors que d’autres parlent d’OPA. Une chose est sûre, le groupe privé repreneur devra apporter son lot en termes de volume d’exportations pour assurer des niveaux de quota équivalents à ceux déjà programmés pour Ennakl dans son BP de l’introduction. Rappelons que les marques allemandes jouissent déjà d’un niveau appréciable de quota d’importation sur la Tunisie grâce entre autres à leur implantation en Tunisie en tant que donneurs d’ordres d’entreprise tunisiennes.
Face aux inquiétudes exprimées par les actionnaires, M. Manjour s’est bien défendu en citant à maintes reprises l’exceptionnalité de la situation. Il rajoute qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter puisque les travaux de contrôle interne sont aussi assurés par M Snoussi, expert comptable, désigné par le CMF pour superviser les mouvements de débit et crédit, transferts de fonds, dépenses et recettes et tout règlement en espèces, chèque ou virement fait par ou en faveur de la société, et ce pour éviter tout risque de malversation, détournement de fonds ou mauvaise gestion qui pourraient s’avérer préjudiciable aux intérêts de la société et de ses actionnaires. La préservation d’Ennakl Automobiles en tant qu’entité appartenant en majorité à l’Etat tunisien et donc au peuple tunisien, est un devoir, selon l’administrateur Judiciaire qui est épaulé, pour bien mener sa tâche, par M. Nourredine Hamdi. Ce dernier connaît bien la boîte puisqu’il a officié en tant que Directeur Administratif et Financier avant son passage entre les mains de Princess Holding.
A noter que durant l’année 2010, l’activité d’Ennakl Automobiles, a connu une progression de son CA de 29% de 316,4 MD à 408,8 MD, soit un dépassement de 12% par rapport aux prévisions tenues dans le Business Plan. Les plus fortes évolutions sont enregistrées du côté des ventes de la POLO 5CV avec 3413 unités vendues pour un CA de 71,9 MD (252%), GOLF 1553 unités ; 51,7 MD (+275%), VW utilitaires 1488 unités ; CA 37,9 MD (+72,5%) et Audi 565 unités vendues pour un CA de 38,5 MD (+32%). D’autre part, Ennakl Automobiles a lancé la marque SEAT générant un CA de 15,480 MD pour sa première année. Dans le segment du haut de gamme, 57 PORSCHE ont été vendues pour 11,450 MD. Le changement du La marge brute de la société est passée de 13,65% en 2009 à 13,85% en 2010. La société souffre toujours de la forte proportion attribuée aux commissions sur vente versées aux agents officiels d’Ennakl Automobiles, dont la contribution dans le CA s’élève à 37%. Une révision de ces marges est en cours pour rééquilibrer la balance des gains marginaux. La société n’en sort parfois qu’avec une marge minime de 500 DT par voiture, a fait noter M Manjour, ne pouvant ainsi couvrir d’une façon adéquate ses frais fixes ; Le réseau de la société compte désormais 19 agences après l’ouverture courant 2010 de 5 nouveaux points de vente. L’année 2011 verra l’ouverture de 2 autres agences.
Le REX s’est accru de 26% passant à 30,253 MD. Le résultat net de la société mère est ressorti à 22,363 MD en hausse de 11,3%, bénéficiant d’une par de l’avantage fiscal suite à l’OPV (IS de 20% au lieu de 30%), mais subissant d’autre part l’effet de la provision sur dépréciation de la valeur de la participation de la société dans le capital de la SDA Zeitouna pour 3,5 MD. Cette provision a été constatée après la destruction des 1000 Ha de plantations et la dégradation du matériel occasionnée dans le sillage de la révolution du 14 janvier. Ennakl Automobiles y détient 50% du capital.
Il y a eu le transfert durant le 1er trimestre 2010 de l’activité Véhicules Industriels de marques Renault Trucks et TCM à la société Ennakl Vehicules Industriel et ce dans le cadre de la restructuration de la société Ennakl Automobiles visant à recentrer son activité sur la distribution et le service après vente de véhicules légers des marques VW, AUDI, SEAT et PROSHE.
S’agissant des perspectives à court terme, la forte reprise de l’activité depuis trois mois a permis à la société de se rattraper réalisant un CA de 120 MD au 30 06 2011. Ennakl Automobiles enregistré des rentrées de 1 MD par jour, regagnant fermement la confiance de ses banques qui renfloue régulièrement son cycle court d’exploitation; La société dispose d’une confortable assise financière et un stock de placement de 44 MD. Les difficultés du début d’année sont en passe d’être vaincues, précise M Manjour au prix d’un effort quotidien continu. L’objectif tenu par le management serait d’atteindre un CA au pire des cas inférieur de 20% à celui de l’année dernière. Le perfectionnement du système de contrôle interne devrait améliorer les procédures d’audit pour faciliter le contrôle exercé par les administrateurs judiciaires. La valeur du titre en dépendra énormément comme elle dépendra des performances futures de la société. Le passage de l’administrateur judiciaire ne serait qu’éphémère. La prochaine direction générale de la société s’attèlera à travailler sur un nouveau BP dés que les choix stratégiques de l’Etat se précise ;