ICF, l'une des sociétés les plus performantes du secteur chimique et de la cote de Tunis, a tenu ce jeudi 06 mai 2004 son assemblée générale ordinaire devant une assistance plus nombreuse que d'habitude.
Au niveau du volume de production, l'output annuel de la société a progressé de 44.511 tonnes contre une quantité projetée au départ de 42.500 tonnes, soit un écart positif de 2.011 tonnes, dû notamment aux améliorations continues opérées au niveau de la chaîne de production et des moyens de maintenance mis en ouvre faisant baisser les temps d'arrêt de l'usine de 38 à 29 jours entre 2002 et 2003. La maîtrise des coûts au niveau de la consommation unitaire en matières premières, consommables et en énergie sont visibles avec des coefficients respectifs en stagnation, voire en baisse. Ceci reflète l'étendue des mesures conservatrices prises par la société pour contrôler son coût de production et améliorer la compétitivité de son produit phare, le fluorure d'aluminium. Rappelons que ce dernier lui permet un positionnement mondial de premier plan avec12% de part de marché.
Au niveau commercial, les performances se sont un peu tassées suite à l'exacerbation des tensions géopolitiques dans plusieurs zones du monde affectant le volume des enlèvements et des commandes. ICF a exporté ainsi 44.250 tonnes contre 46.451 tonnes en 2002. La structure du CA export reste géographiquement équilibrée : le marché européen s'accapare la part de lion avec 14.500 tonnes, talonné par l'Amérique Latine 11.250 T, l'Afrique 11.000 T et 7.500 T pour l'Asie.
Les performances financières ont été impactées par le volet commercial voyant le chiffre d'affaires baisser de 15% en passant de 47,094 MDT à 40,968 MDT à fin 2003. Outre l'effet volume décrit ci-haut, la société explique la régression de son volume d'affaires par un effet ciseau dû aux fluctuations des changes. Cet effet ressort négatif suite à la dépréciation rapide du dollar US. Malgré l'appréciation en dollars des cours de vente du fluorure d'aluminium, le prix de vente net en monnaie locale a subi de plein fouet la baisse du taux de change du billet vert se repliant de 910 DT à 849 DT/T, soit -6,7%. L'impact des changes sur les ventes totales est chiffré à -3,7 MDT contre +2,3 MDT au niveau des achats. La marge brute sur coût a enregistré par la conjugaison de ces facteurs économiques et monétaires une baisse de 10,786MDT à 8,402 DT alors que le résultat d'exploitation a reculé de 2,640 à 1,676MDT. La société a déclaré qu'elle ne peut pas répercuter tout sur-coût qu'elle subirait sur ses prix de vente aux clients à cause du contexte hautement concurrentiel dans lequel elle évolue. Le chimiste tunisien a été également confronté en 2003 à des risques fiscaux et contractuels. Il a engagé des négociations avec le Groupe Chimique, son principal fournisseur local, concernant les termes d'approvisionnement de l'acide sulfurique et de l'oléum.
La société qui a poursuivi sa politique de participation en attendant d'employer son cash dans des opportunités de croissance plus rentables, a acquis un bloc de titres dans la Banque de Sud et dans la société Marhaba-Belvédère. M. Tlili, P-D-G de l’ICF, a tenu à faire savoir que la société est toujours en quête d'opportunités d'investissement ou de partenariats industriels qui soient économiquement viables. Toutefois, après avoir conduit les études de rentabilité et de faisabilité nécessaires, il s'est avéré que la plupart des projets de développement ne semblaient pas être intéressants du point de vue du rendement. La société préfère ainsi asseoir sa trésorerie pour se prémunir contre les incertitudes qui planent sur son métier de base. Une approche assez conservatrice mais qui semble néanmoins assez bénéfique jusqu'à présent. La société a dégagé grâce aux revenus des titres et des placements monétaires un résultat financier positif de 1,145MDT en 2003 contre 0,781MDT en 2002 évitant une baisse plus rude du résultat net qui s'est élevé à 3,316MDT à fin 2003 contre 4,047MDT une année auparavant.
A son cours actuel sur le marché (35 DT), le titre offre un rendement supérieur au taux sans risque pour les actionnaires ; La société versera ainsi un dividende de 3DT à partir du 31 mai 2004. Le même montant sera maintenu pour l’année 2004 malgré les perspectives peu flatteuses qui s’offrent actuellement à la société. M. Tlili a qualifié le démarrage de cette année de difficile vu la forte appréciation des cours des intrants (En dollars) et l’hostilité des clients étrangers à l’égard de toute augmentation des prix de vente par ICF. La société a projeté de prospecter des marchés lointains en Afrique du sud et en Asie. Son management est à pied d’œuvre pour reprendre le contact avec le géant canadien Alcan qui a réussi finalement à prendre le contrôle du spécialiste français de l’aluminium Pechiney, l’un des grands comptes client d’ICF. Ainsi, la société pourrait récupérer une part de son chiffre d’affaires par une telle entreprise qui aboutira à un partenariat solide avec Alcan. La société est aussi en pourparlers depuis un certain temps avec la Groupe Chimique Tunisien pour l’accompagner dans certaines incursions à l’étranger.
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