Cerealis, spécialiste des snacks salés (chips), a tenu le 16 juin 2015 sa première Assemblée Générale Ordinaire après son introduction en bourse au cours de l’année 2014.
Même si elle était exceptionnelle pour l’entreprise avec cette introduction sur le marché alternatif, l’année 2014 a été assez difficile sur le plan opérationnel. La société a subi la contraction du marché notamment au niveau de son activité phare, les snack salés. M karim Gahbiche attribue ce repli aux facteurs suivants : 1/ inflation globale observée qui a eu un impact sur la composition du panier agro-alimentaire du consommateur tunisien ; 2/ le pic saisonnier de la consommation des snacks salés a coïncidé avec les attentats terroristes qui ont eu lieu durant l’été 2014. Il n’en demeure pas moins que Cerealis a pu préserver une part de marché dominante avec 60% contre 15% seulement pour le concurrent le plus proche. Donc, une part de marché relative largement confortable. Les nouveaux acteurs qui ont pénétré le marché semblent grignoter des parts appartenant à d’autres concurrents, répond M Karim Gahbiche à l’un des présents qui l’a interpelé sur la question; Cela dit, la société garde toujours un œil attentif sur les dernières tendances pour aménager les actions de ripostes nécessaires afin de défendre ses positions. D’après le mangement, ses efforts sont principalement concentrés sur le développement du mix produit et le renforcement de la logistique et la capacité de placement directement auprès du vendeur final à travers des circuits de distribution de proximité. La filiale INTER DISTRIBUTION est le bras commercial du groupe et son véritable cheval de bataille avec des actions commerciales et publicitaires tout au long de l’année.
Les indicateurs d’activité de Cerealis affichent une baisse de 6% des revenus, de 9,412 MD à 8,874 MD. L’export a subi de plein fouet les perturbations sur le marché libyen, baissant de 55% sur la période. Le Chiffre d'Affaires local a légèrement baissé de 2% à 8,544 MDT.
En 2014, le résultat net de l’activité des snacks salés a été de 1,110 MD contre 1,292 MD en 2013, soit une baisse de -14%. Ce niveau est celui atteint en 2011, contre un pic à 1,355 MD en 2012. La société explique cette baisse au niveau de la profitabilité par le repli du volume de l’activité combinée à la hausse des salaires et des dotations aux amortissements. La hausse de la masse salariale malgré la baisse de l’effectif est due aux augmentations salariales légales et l’amélioration des profils de certains postes ainsi qu’au poids de la rémunération du directeur général. Les dotations proviennent essentiellement de la résorption de la charge de la campagne publicitaire capitalisée dans l’actif. La marge opérationnelle au niveau de la société mère a été ainsi impactée, baissant de 4 points entre 2013 et 2014 de 20% à 16% contre 23% et 24% respectivement en 2012 et 2011. Par conséquent, la rentabilité des fonds propres a chuté de 57% à 10%. Eu égard à la taille de la levée de fonds, celle-ci ne serait pas relutive de sitôt. Le mangement en est conscient et promet un retour sur investissement au-delà de 2016. L’autre revers de la médaille est plus rassurant. cette levée a permis de rétablir les équilibres financiers de la société par le haut du bilan ; Les capitaux permanents sont passés de 3,833 MD à 12,231 MD.
Au niveau du groupe, le snack sucré (Cake) est le métier de Bolerio. Cerealis y détient à peine 11%. Le principal dirigeant M Karim Gahbich vient de racheter la part des SICAR selon les termes de portage (Nominal majoré de +8%) et compte les transférer progressivement à Cerealis. La montée dans le capital de Bolerio met le groupe devant le challenge de rétablir la situation déficitaire de cette filiale. Cette activité devrait créer de la valeur et soutenir l’activité de base du groupe. Les nouveaux actionnaires ont apporté leurs fonds en tablant sur la capacité du management à réussir dans le snack sucré comme il l’a si bien fait dans le salé. En l’absence de marchés porteurs à l’export pour remplacer la Libye (l’Afrique étant toujours un débouché incertain), l’objectif est de capitaliser sur les synergies liant les deux activités de production (snacks salés et sucrés) et l’activité de distribution et de jouer sur la complémentarité des deux segments du snacking. Un plan d’investissement en équipement est prévu pour déployer de nouveaux produits ainsi que d’autres actions stratégiques.
En 2015, la croissance sur le métier principal du groupe est au rendez-vous ; le marché a repris un rythme cadencé à deux chiffres, qui reste, néanmoins en retrait par rapport au pic de 36% observé durant certaines périodes passées. La société est apte à récupérer une part croissante de cette reprise pour pouvoir renforcer ses parts de marché; Ses ventes ont cru de 18% sur le 1er trimestre, un taux de croissance qui pourrait se poursuivre sur l’année entière avec un creux attendu sur le mois de ramadan qui devrait être rapidement rattrapé durant les 3éme et 4éme trimestres.
L’Assemblée Générale Ordinaire a approuvé un dividende de 0,125 DT distribuable à partir du 30 juin 2015. Il a également été décidé de nommer Hamadi Mokdadi en tant qu'administrateur représentant les petits porteurs.
L’Assemblée Générale Extraordinaire a, par ailleurs, rejeté les conditions de l’augmentation de capital par incorporation de la prime d’émission, et ce en raison d’un problème de rompus.