Le premier spécialiste tunisien du chips promu en 2014 sur le marché tunisien, a organisé une communication ce 02 décembre pour passer en revue tous les travaux conduits en 2015 et donner un aperçu sur l’avenir de la société, karim Gahbiche est revenu sur les réalisations de 2014 déjà biens explicitées dans le rapport de gestion soumis à l’approbation de l’AG du 16 juin dernier. Il a rappelé que le CA a connu en 2014 un retrait de 5,7% après une croissance soutenue de 48% entre 2010 et 2013. Cette baisse est due principalement au repli significatif du CA export de 54% contre -1,6% sur le marché local, très perturbé par le contexte général qui a influé sur le pouvoir d’achat du consommateur tunisien et le pouvoir de financement dans les circuits de distribution. Gahbiche a fait remarquer à maintes reprises que Cerealis était trop exposé au marché libyen ces dernières années. L’instabilité sur ce marché est un facteur incontrôlable.
C’est pour cela qu’à partir de 2015, la société Cerealis a commencé à déployer des efforts pour diversifier ses marchés exports. L’année 2015 a servi à redresser la courbe du CA et à apporter les mesures correctrices nécessaires que ce soit sur le marché local qu’export. Les réalisations au 30 06 2015 ont confirmé la reprise avec un CA en croissance de 6%. Cette tendance se poursuit toujours, affirme le directeur général. Sur l’année entière, l’activité snack salé devrait croitre de 8% en local et 54% sur l’export. Le marché libyen a connu une interruption à partir du mois d’aout à cause des difficultés d’ouvrir des lettres de crédits suite à la décision par les autorités locales qui interdisent désormais l’importation de certains produits agro-alimentaires. Cerealis a enregistré un manque à gagner de l’ordre d’un million de DT sur ses produits snack salés et sucrés.
Malgré une reprise dans l’export, cela reste toujours marginal avec une base de comparaison très favorable (En 2014, CA export : 329 KDT contre 8.544 MDT pour le local). Cerealis a néanmoins gagné l’accès à plusieurs autres marchés, notamment le Liban, La Mauritanie, la Palestine. Le groupe compte générer un CA agrégé de l’ordre de 19MDT sur 2015 contre 15,2 MDT en 2014 et 16,3 MDT en 2013. Au niveau du résultat net part du groupe, les gains de profitabilités réalisés au niveau de Cerealis (snack salé) seront littéralement absorbées par les charges additionnelles engendrées par le développement de l’activité « snack sucré » au niveau de Bolerio qui se trouvera intégralement consolidée à partir de l’exercice 2015, puisque le pourcentage de détention de Cerealis est désormais de 78%. Ces nouvelles charges relèvent des dépenses en logistique, en personnel recruté et en frais de distribution. Le résultat 2015 à l’échelle du groupe sera probablement au même niveau que celui de 2014, soit proche de 1,2 MDT contre 1,735 MDT en 2013.
Karim Gahbiche a beaucoup insisté sur les actions entreprises au niveau de Bolerio ; La nouvelle gamme de produits lancée à partir d’août 2015 n’apportera ses effets qu’en 2016. Des investissements matériels pour l’automatisation de la chaine de production ainsi que des dépenses immatérielles pour la mise en place d’une stratégie marketing efficace ont été consentis. La société a fait appel à des experts étrangers pour réussir son rebranding et accroitre la visibilité et la notoriété de la marque à travers des axes créatifs. La société compte redynamiser ses circuits de distribution, toujours en mode direct, et renforcer sa présence sur certaines zones cibles capitalisant sur les synergies entre filiales. Des objectifs commerciaux ont été tracés pour l’année 2016 tout produits confondus pour améliorer le CA de 6 MDT. Une bonne partie de la croissance devrait être tirée de l’activité cakes. A ce niveau, le feed back client est encourageant malgré un redéploiement récent (3 mois). Le groupe cherche à placer le meilleur cake auprès du consommateur tunisien, d’où l’effort consenti au niveau de la qualité du produit et de son emballage avec des matériaux retravaillés et répondant aux standards internationaux en matière d’hygiène alimentaire. En part de marché du marché des cakes, le groupe compte grignoter progressivement quelques points. Sa position actuelle est marginale face au géant Moulin d’or. Une position de challenger confortera le groupe dans ses ambitions. Il y a lieu de rappeler que les actionnaires historiques se sont tournés vers la bourse pour lever l’équivalent de 6 MDT afin de développer l’activité du snack sucré et racheter les parts des SICAR dans cette structure.
La glissade du cours, que le DG trouve anormale, est due selon les observateurs, à un décalage entre le Business plan et les réalisations et un niveau de valorisation à l’OPV assez élevé. Sur le plan factuel, les deux années 2014 et 2015 ont connu et devront connaitre des résultats inférieurs à ceux de 2013. La sanction du marché a été immédiate et le cours a naturellement dégringolé. Le marché ne se soucie plus du niveau ni de l’évolution du RBE et se comporte en fonction du concept de la rentabilité totale acquise par l’actionnaire sur son investissement initial. La croissance du bénéfice par action est le moteur qui fait avancer ou reculer le cours.
Pour les années à venir, Karim Gahbiche promet un accroissement du résultat consolidé. Bolerio devrait enregistrer des résultats positifs à partir de 2016, une fois les charges de réorganisation et de restructuration commencent à être couvertes totalement et à produire leurs effets en termes de rentabilité commerciale et financière. Il est à rappeler que le groupe compte libérer de son exploitation future un flux net disponible pour rémunérer ses actionnaires (et banques) de l’ordre de 5 MDT en moyenne entre 2016 et 2017 et de l’ordre de 7 MDT en moyenne entre 2017 et 2018. C’est au management de relever le défi, une fois il a mis la barre assez haut.