Tunisie Valeurs a publié une nouvelle note de recherche, dans laquelle l'intermédiaire en Bourse scrute les opportunités d'investissement et expose son portefeuille type. pour 2023. Le document comprend un zoom sur 14 titres séléctionnés par les analystes de Tunisie Valeurs.
A l’instar de l’économie mondiale, l’économie tunisienne devrait continuer à pâtir des conséquences de la guerre russo-ukrainienne, témoignant d’une croissance en perte de vitesse (une croissance du PIB de 1,6% en 2023 contre 2,4% en 2022), d’une inflation galopante, de déficits jumeaux toujours dans une situation préoccupante et d’un endettement public de plus en plus insoutenable. Cependant, la Tunisie devrait pousser un soupir de soulagement après l’obtention du staff-level agreement du FMI pour un financement de 1,9 milliard de dollars étalé sur quatre ans. Loin d’être une solution miracle pour l’économie du pays, cet accord avec le FMI– toujours en attente de validation par le Conseil d’Administration de l’institution de Bretton Woods– représente un appel d’air et une bouffée d’oxygène pour une économie et des finances publiques en souffrance. Il permet de desserrer la bourse des crédits bilatéraux et multilatéraux pour alimenter nos réserves en devises, financer le budget (salaires, dépenses de compensation et paiement du service de la dette, etc..) et envisager l’avenir proche avec moins de craintes et d’appréhensions.
Dans un climat qui offre peu de visibilité, l’année 2023 s’annonce mitigée. Alors que les incertitudes économiques et politiques incitent à la prudence, trois facteurs accréditent la thèse d’une poursuite du rebond boursier.
1) La croissance des bénéfices : Soutenue par le secteur bancaire et par son autre poids lourd, la SFBT, la cote devrait enregistrer une croissance notable de sa masse bénéficiaire (+29,3%) selon Tunisie Valeurs. En tenant compte de cette reprise, notre marché affiche des multiples incontestablement acheteurs (un multiple de PER estimé de 8,4x pour l’année 2022) et un rendement en dividende alléchant (un dividend yield 2022 estimé de 5,6%).
2) La poursuite des introductions en bourse : 2023 devrait connaitre une poursuite du rythme des introductions en bourse. Après l’IPO réussie de STA au début de cette année (une capitalisation boursière de 34MDt) et l’entrée sur le marché de Assurances Maghrebia Vie réalisée à la fin de l’année (une capitalisation boursière de 152MDt), pas moins de deux nouvelles sociétés devront faire leur entrée en bourse en 2023. La réussite de ces opérations dépendra des niveaux de valorisation proposés qui ont tout intérêt à être attrayants pour attirer de nouveaux investisseurs (locaux ou étrangers) et améliorer l’offre de papier.
3) Le plan de relance économique annoncé par le Gouvernement dans le cadre du programme de financement conclu avec le FMI : Sous la houlette du FMI, le Gouvernement a annoncé un ambitieux programme de relance économique qui s’articule autour de quatre grands axes prioritaires : i) soutenir la trésorerie et l’accès au financement des entreprises, ii) redynamiser l’investissement, iii) faciliter la réglementation des affaires et iv) simplifier les procédures et promouvoir les exportations. Selon Tunisie Valeurs, ce programme est faisable malgré l’ambiance politique délétère. Bien que ce programme de relance contienne plusieurs signaux positifs pour l’investissement en bourse, la réaction du marché face à ces mesures d’urgence a été limitée, jusqu’à présent. Les investisseurs attendent le passage à l’acte avant de faire leur retour! La question qui se pose maintenant: l’économie étant encore à la peine et l’épargne au plus bas, le placement en bourse garde-t-il un effet d’appel? Le placement boursier pourrait constituer un rempart contre l’érosion de la valeur de la monnaie étant donné l’hypothèse de résistance des marges des entreprises sélectionnées à la hausse des prix. A noter que selon la BCT, l’inflation devrait se monter à 11%, en 2023, se ressentant de la flambée des prix de l’énergie et des produits de première nécessité comme le blé, contre un TMM de 7,96% (celui du mois de Janvier 2022). Ce constat est de nature à favoriser l’arbitrage des investisseurs pour les actifs risqués de qualité. La deuxième raison qui explique la résistance de l’investissement en bourse dans ce contexte morne est la résilience des grands comptes (les Family Offices). Ces derniers génèrent avec les OPCVM mixtes et les FCP mixtes CEA le plus clair des volumes en bourse. Les investisseurs restent intéressés par les opportunités de placement surtout dans les valeurs à fort rendement en dividendes.
La conjoncture actuelle a incontestablement de quoi désorienter plus d’un épargnant. Entre la hausse des taux d’intérêt, le retour d’une forte inflation et une volatilité imprévisible sur les placements boursiers. L’équation est en effet complexe car la rémunération réelle des placements sans risque traditionnels reste faible alors que l’inflation atteint désormais -et de façon semble-t-il durable– des sommets. Pour ne pas subir l’érosion monétaire de son capital, la prise de risque devient donc nécessaire, la question étant : quel type de risque? La solidité des fondamentaux, la qualité du management et le faible profil de risque restent la ligne de conduite pronée par Tunisie Valeurs pour faire face aux vicissitudes de l’environnement et à la grisaille ambiante. L’horizon de placement est, également, un facteur non négligeable dans la stratégie de placement de l'intermédiaire en Bourse. Pour déjouer la morosité actuelle du marché et profiter d’un bon retour sur investissement, Tunisie Valeurs recommande un horizon de placement relativement à moyen terme, d’au moins deux ans.
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