Les évènements religieux, tels que la saint Patrick, Noël ou Rosh Hannah, affectent positivement la psychologie des investisseurs et par conséquent la bourse, dans les pays où ils sont célébrés. Car ils favorisent le sentiment de solidarité et d’identité sociale. Ceci conduit les investisseurs à être optimistes et confiants et se répercute sur leurs décisions d’investissements. Comment les bourses nord-africaines se sont comportées lors des dix dernières années pendant le ramadan ? Et quelle est la meilleure stratégie pour se couvrir ou faire des gains?
1) L’effet ramadan :
Les bourses tunisienne, marocaine ou égyptienne se caractérisent pendant le ramadan par la modification voire la réduction des horaires des cotations. Ceci induit, d’une part, une baisse de liquidité allant par exemple jusqu’à 32% pour la bourse égyptienne. Et entraine, d’autre part, un changement du tempérament et d’attitude de l’investisseur qui ne retrouve plus ces habitudes. Par ailleurs, la baisse de liquidité n’augmente pas significativement la volatilité des marchés.
Cette figure reflète le ralentissement de l’économie pendant le mois de ramadan. Par exemple, les bourses marocaine et égyptienne perdent en vitesse pendant ce mois, et on passe d’une performance moyenne mensuelle positive à un rendement négatif.
Dans le cas de la bourse de Tunis, le rendement moyen mensuel pendant le ramadan surperforme légèrement celui du reste de l’année. Ceci est dû au ramadan de l’année 2009 qui a coïncidé avec le retour des vacances et l’annonce des résultats où le rendement a dépassé les 8%, ce qui a gonflé la moyenne mensuelle générale du mois saint. En prenant une moyenne centrée réduite, le rendement du mois de ramadan, pour Tunindex, sous-performe légèrement celui du rendement mensuel moyen. Ce qui rejoigne l’état constaté pour les autres bourses.
2) La bourse avant et après le ramadan lors des dix dernières années
Le rendement de tous les index subit une baisse au mois de ramadan par rapport à ceux qui le précédent. Cette baisse est accentuée lors du mois qui suit le ramadan, sauf pour la bourse marocaine qui reprend des couleurs
3) Meilleurs jours de la semaine pour acheter et vendre pendant ramadan
Le « Monday Effect » lors du ramadan prend de l’ampleur et contagie le mardi. Les débuts de semaine sont dans le rouge et les bourses ne sortent leurs têtes de l’eau qu’en fin de semaine. Le mardi est la plus mauvaise journée pour vendre des actions pour les bourses de Tunis, Casablanca et le Caire. A contrario, les meilleurs jours pour vendre des titres sont le mercredi pour la bourse de Tunis, le vendredi pour Casablanca et dimanche pour le Caire.
4) L’évolution du rendement pendant le ramadan
Lors des derniers jours du mois de ramadan, alors qu’on s’approche des fêtes, les bourses réalisent leurs meilleures performances emportées par l’euphorie des investisseurs. Par conséquent, les derniers jours sont les meilleurs pour vendre les titres. Entre le 15ème et le 18ème jour du ramadan est le meilleur timing pour acheter des titres, suite à l’essoufflement puis le reversement de la tendance baissière qui précède la dynamique économique des derniers jours du mois saint.
5) Stratégie à suivre pendant le ramadan
La meilleur stratégie pendant le ramadan pour les investisseurs qui cherchent des bénéfices rapides est d'acheter des actions avant le début du mois pour la bourse marocaine, au début pour la bourse Tunisienne et en milieu de mois pour l’égyptienne et de les vendre à la fin du mois sacré, de préférence immédiatement après Aïd al-Fitr.
Pour les investisseurs dont la durée de détention des titres est plus que deux mois, la meilleure stratégie est de vendre leurs titres à la veille du ramadan voire deux mois avant pour les titres marocains. C’est ce qu’on peut appeler « sell before ramadan and go have some fun ». Le meilleur timing pour prendre des positions est de deux mois voire trois après la fin du mois sacré.
L’effet ramadan est de courte durée et ne concerne que les derniers jours du mois saint. En revanche, la surperformance qui en découle ne permet pas de compenser les pertes essuyées lors des premiers jours.
Salah AYARI
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