L’OPV d’Unimed a été souscrite plus de 32 fois pour une demande de 27,6 Millions d’actions soit au prix de 11,8 DT l’équivalent de 326 Millions de Dinars. Dans un contexte économique et boursier morose, les investisseurs ont pu réunir cette somme faramineuse pour souscrire à cette valeur pharmaceutique. Dans un contexte de très faible liquidité sur le marché secondaire et de difficultés de placement sur le marché primaire (augmentations de capital difficilement clôturées, Adjudication de BTA infructueuse… ), cette performance constitue un nouveau record dans les taux de sur souscription à l’occasion d’introductions en Bourse (22 fois pour Lilas, 15 fois pour Délice…).
Les OPV ont souvent été caractérisées par un surdimensionnement de la demande par rapport à l’offre. En espérant obtenir le maximum de titres, les épargnants augmentent leurs ordres au delà même parfois de leurs capacités financières. La réglementation applicable n’est finalement stricte que pour les OPCVM dont les statistiques sont disponibles chez le régulateur qui peut vérifier que leurs souscriptions ne dépassent pas 10% de leurs actifs nets. Comme dans bien d’autres domaines, la justice boursière n’existe pas. Plusieurs tentatives ont été effectuées pour améliorer le placement des offres publiques et on a pas mal innové mais le résultat est toujours le même, ce sont toujours les plus nantis et parfois les plus malins qui tirent leurs épingles du jeu. En attendant la solution miracle, le marché secondaire de la Bourse de Tunis poursuit son chemin de croix (4 Millions de DT/jour) et il lui faudrait 80 jours de cotation pour attirer autant d’argent que pour UNIMED.