L'assemblée générale 2017 de la société immobilière Essoukna s'est déroulée devant une salle presque vide, pourtant le flottant de la société avoisine les 20%.
Le DG, Mohamed Ali Ayed a commencé par donner un aperçu sur les difficultés du secteur. La morosité de la demande est toujours de mise depuis 2013 malgré un léger mieux en 2016. Une partie des logements neufs sont construits de façon illégale alors que les municipalités appliquent leurs propres lois retardant souvent les permis de bâtir et de récolement. L'augmentation du TMM ne fera qu'empirer la situation. La vigilance de l'administration fiscale qui traque les évadés fiscaux dans les registres de la propriété foncière a beaucoup affecté les achats au comptant par les investisseurs et les spéculateurs. Le marché locatif étant en berne après le départ d'un grand nombre de ressortissants libyens et de la BAD.
Le haut standing est le plus touché avec des prix excessifs qui contrastent avec la forte baisse du pouvoir d'achat du ménage tunisien qui se porte acquéreur de son premier logement. Ceci a engendré un excédent d'offre qui atteint des proportions alarmantes. Une révision des marges de profit sur ce segment devient inéluctable. Essoukna en est d'ailleurs venue à ce constat, d'après les propos de son DG, puisqu'elle a changé le positionnement de son offre en baissant de standing et en consentant des remises commerciales. Ainsi, on remarque l'accélération du rythme d'écoulement pour le projet de la Soukra achevé fin 2015 et qui présente un Stock disponible à la vente de 18,680 MDT dont 69 appartements 22 celliers et 6 locaux commerciaux. Les logements économiques et de moyen standing affichent, cependant, de meilleures ventes notamment pour les projets El mourouj 6. Sur 2016, Les revenus de la société mère ont atteint 18,056 MDT qui correspondent à 108 logements 18 celliers et 16 locaux commerciaux vendus.
La société a permis l'enregistrement auprès la CPF de 107 titres fonciers privatifs relevant son taux à 66% contre 56% en 2012. Le DG a blâmé le client tunisien qui, ne procède généralement à la régularisation de sa situation foncière que lors d'une transaction de vente. Au niveau du groupe, la filiale "les oeillets" en hibernation depuis quelques années est en phase de relance grâce à un projet réalisé avec le concours des autres filiales du groupe. Son CA prévisionnel pour 2017 devrait atteindre 1,5 MDT pour un bénéfice de 200 mille DT contre un CA de 537 mille DT et une perte de 157 mille DT en 2015. Pour la participation SIP Sicar, le DG a montré chiffres a l'appui que le réinvestissement exonéré est largement profitable pour Essoukna.
Le solde perte/profit avec la sicar est de 3,277 Million DT. A noter que la société traîne depuis 2015 un redressement fiscal de l'ordre de 605 mille Dt pour complément d'impôt et taxes. D'après les CAC, Fessi et Bousannouga, les oppositions faites à l'encontre de l'administration fiscale pour remettre en cause le montant notifié ne permettent pas de déterminer le risque fiscal réel, ce qui pourrait expliquer la non constatation de provisions au 31 12 2016.
M. Bousannouga de KPMG a félicité le management pour la qualité des performances et la préservation de l’équilibre financier. Concernant les perspectives de l'année en cours, Essoukna table sur un CA de 22 MDT pour un bénéfice de 2,2 MDT. A la date du 21 juin, le CA matérialisé par des contrats de cession est de 12 MDT, s'y ajoutent des promesses de vente réalisables de 5 MDT, affirme Ayed. Le management est confiant pour les 6 projets en cours de commercialisation.
La société construit également des lotissements sis à Kairouan et à El Mourouj 5 pour un coût global de 9,8 MDT et dont les revenus seront comptabilisés dans les exercices 2017-2019. Par ailleurs, il y a lieu de mentionner le litige qui oppose le groupe immobilier à la société de travaux ECF qui demande une indemnisation de 2 MDT. La procédure judiciaire est en stade de l'expertise. ECF a effectué une saisie conservatoire sur 5 appartements à El bousten 8 lots Soukra 3. De leur côté, les défendeurs Essoukna et Les œillets disposent de caution bancaire contre ECF et d'une retenue de garantie. Le tribunal n'a pas encore rendu de jugement. Aucune provision n'a été passée dans les comptes 2016. Un règlement à l'amiable pourra avoir lieu.
Au terme de l'exercice, le RNPG est ressorti en forte baisse à 1,527 MDT contre 1,930 MDT l'année précédente, qui a bénéficié d'une plus value exceptionnelle. La société servira un dividende de 0,240 DT à partir du 03 juillet.
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