Le marché tunisien a surperformé toutes les bourses arabes sur le mois de janvier (2016) avec un rendement positif (YTD) de +8,8% contre des performances fortement négatives pour les deux plus grandes places financières de la région : Arabie Saoudite -15% et Egypte -14,2%. Les marchés marocain et jordanien sont les deux seuls autres marchés qui s’affichent en territoire positif avec des performances quasi-neutres de +0,1% et +0,4%.
Les bourses de la région MENA ont continué leur plongée durant le mois de janvier dans le sillage de craintes persistantes sur les perspectives économiques à l’échelle mondiale, de la dégringolade continue du prix du baril qui pourrait se poursuivre avec la levée des sanctions internationales contre l’Iran. La Tunisie, pays à l’économie la plus diversifiée de la région, souffre beaucoup plus de difficultés conjoncturelles propres à sa situation politique et économique de l’ère post-révolution. Le pays a connu dans la dernière semaine du mois de janvier des perturbations sociales dans les régions de l’intérieur interrompant temporairement le momentum positif du marché. Le marché semble, néanmoins, résigné à intégrer les réformes et chantiers annoncés par le gouvernement pour faire redémarrer l’investissement privé afin de tacler le chômage parmi la jeune population. Cette surperformance ne doit pas cacher la frilosité des investisseurs étrangers qui ne se bousculent pas encore au portillon pour des raisons qui incombent au climat des affaires.
La Tunisie est classée 155éme dans le Trade Freedom Index pour l’année 2016 très loin derrière Oman 35éme, le Maroc 65éme, et actuellement fortement concurrencé par le voisin algérien 161ème. Le pays est, aussi, aujourd’hui parmi les mal classés en matière de lutte contre la corruption selon le dernier rapport de Transparancy International. Les réformes fiscales conformément aux recommandations du FMI pour juguler l’évasion fiscale et l’économie sous-terraine dans le pays tardent encore à être mises en œuvre, malgré la bonne volonté des officiels du ministère des finances. Par ailleurs, l’introduction d’un impôt sur les dividendes pour la première fois en Tunisie n’a pas découragé l’investissement en bourse, ce qui révèle une confiance dans le potentiel du marché qui a toujours engrangé des rendements moyens supérieurs aux taux sans risque sur les quinze dernières années. La Tunisie peut apprendre de l’expérience récente du sultanat d’Oman, pays le moins touché au golfe malgré un voisin en guerre, pour attirer à nouveau les capitaux étrangers.
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