La glissade continue de la SFBT entraine l’indice tunisien, Tunindex, vers des niveaux encore plus bas, finissant sa semaine à 5368,71 points après l’avoir débuté à 5488,32 points (-2,28%).
SFBT a dégringolé de 8,29% à 22,010 DT contre 24 DT en fin de semaine dernière. Les repreneurs de la participation de la BNA sont majoritairement des étrangers. Rappelons qu’à l’occasion de la dernière déclaration de franchissement de seuil de juin dernier, BGI SA, actionnaire historique du groupe SFBT avec Maghreb Investissement, avait procédé à l’acquisition de 500 mille titres soit 0,48% du capital. BGI a déclaré comme objectifs pour les douze mois à venir de poursuivre l’acquisition de nouvelles actions et droits de vote en fonction de l’évolution du cours. D’autres fonds étrangers sont entrés à des niveaux supérieurs à 30 DT et comptent acheter davantage à ce prix d’après les déclarations de M Bousbi lors de l’AG de la société. Entre les diverses déclarations et l’aspect factuel des dernières transactions, c’est la réalité des prix qui prime.
Le secteur agro-alimentaire a connu deux autres baisses importantes. Landor a perdu 13,64% à 4,620 DT et SOPAT 12,12% à 2,320 DT. Cette tendance négative généralisée a coûté 5,97% à l’indice sectoriel.
L’industriel demeure à la traine sur le marché boursier tunisien à l’image de l’Indice de la production Industrielle. Pour avoir une vision anticipée sur l’avenir, les décideurs aimeraient bien que l’INS ou tout autre organe habilité confectionne des indicateurs de suivi des commandes nouvelles de biens de consommations durables et non durables et des biens d’équipement ainsi qu’un autre pour mesurer la confiance.
SOTEMAIL a chuté de 11,30% à 2,040 DT. Un mouvement inhabituel pour le cours de cette société d’habitude très appréciée par le marché pour ses capacités opérationnelles et commerciales prouvée depuis son introduction à la cote à 2,500 DT en janvier 2014. Des semestriels très décevantes sont la principale explication. La société affiche une progression semestrielle de ses revenus de l’ordre de 17% qui contraste avec la baisse de son bénéfice intermédiaire de -63,5%. Il est à noter que l’exercice 2014 a bénéficié d’un déstockage qui a eu un impact largement positif sur les marges. SOTEMAIL et SOMOCER demeurent menacés par les importations anarchiques sur le marché local facilitées par l’absence de contrôle stricte sur les pratiques déloyales ainsi que les perturbations sur le marché libyen. Le même problème menace TPR, qui opère dans les profilés d’aluminium destinés au secteur de la construction. Les professionnels de ce secteur qui ont été fortement exposés au marché libyen semblent vivre de moments difficiles. Certains s’orientent déjà vers des marchés peu conventionnels et d’autres revirent vers des marchés plus exigeants mais qui restent sûrs car mieux structurés.
TPR continue, donc, ses mouvements baissiers, cassant à la baisse la barrière des 3,8 DT, à 3,71 D (-2,36%). SOTUVER, le titre de l’autre filiale du groupe Bayahi, ne se porte pas mieux sur la cote. Le spécialiste verrier a perdu 5,44% à 3,65 DT. Les deux titres ont récemment connu des applications en blocs suite à des restructurations dans les portefeuilles de participation des sociétés financières du groupe, principalement Lloyd. L’intérêt porté par le groupe au projet immobilier Boukhater n’a pas été infirmé par le ministre de l’équipement lors d’une émission Radio, qui a confirmé l’attachement de l’Etat tunisien à faire respecter ses droits et celles des autres parties telles que stipulés dans les conventions signées avec les promoteurs du golfe. L’entrée en lice de groupes tunisiens pose le problème du niveau de financement toléré sur le marché local, les banques tunisiennes étant en majorité en situation de sous-capitalisation par rapport à ce genre de projets.
Par ailleurs, la cote a été marquée par la baisse de Tunisair -5,88% à 0,800 DT, MIP -9,52% 0,76 DT. Le parcours chaotique de MIP est, à plus d’un titre, très édifiant. Le management devrait se ressaisir et présenter un programme de redressement viable avant de perdre à jamais la confiance du marché. Rappelons que MIP seul titre représentatif du secteur publicitaire a été introduit en mai 2014 sur le marché alternatif à un prix de 4 DT. Les travaux de valorisation donnaient un prix pre-money de 4,7 DT après décote de 11%. Le management proposait un business plan très ambitieux avec un taux de croissance annuel moyen du CA de 13,8% jusqu’à 2017 tiré par les activités d’affichage urbain et de ventes d’équipements énergétiques (panneaux photovoltaïques et solutions d’éclairage LED ).
Parmi les rares notes positives de la semaine, SOTUMAG a gagné 5,82% à 2,180 DT et SERVICOM 3,89% à 9,870 DT, amorçant des retours sur repli peu significatifs par rapport aux échanges enregistrés respectivement de 29 mille et 984 titres.
Côté échanges, SFBT a connu la plus forte volumétrie avec 206 797 titres échangés contre 4,626 MDT, suivie par Euro-cycles 2,485 MDT et BNA 1,314 MDT.