Comme à l’accoutumée, l’AGO de la
SOTRAPIL,, tenue le 15 juin 2007, a été longue et fournie en informations de tous genres. Du reste, elle a eu le mérite cette année d’éclairer davantage les actionnaires présents sur l’activité de la société, mais surtout sur ses perspectives, point de mire de la place boursière depuis déjà quelques années.
Pour ne retenir que l’essentiel, en 2006, la
SOTRAPIL, a marqué un recul 25,2% de son résultat net, qui est passé à 2,67 MD contre 3,57 MD en 2005, et elle a vu sa rentabilité financière perdre 4 points (11,23% contre 15,43% en 2005). Mais la société s’est surtout illustrée par le retard enregistré dans la réalisation de son projet phare du pipeline Skhira-Sahel et par le report de l’annonce de son business plan tant attendu. Justement, à ce titre, le Président-Directeur Général de la société, qui reconnaît ce retard, a expliqué que ce projet, de par la longueur de sa ligne (185 km), les terres qu’il traverse (expropriations parfois nécessaires) et la complexité des diverses composantes techniques qu’il comporte (raffinage, stockage, transport, distribution, environnement…), touche à de nombreux aspects importants et sensibles requérant des positions officielles de la part des autorités de tutelle.
Ainsi, tel qu’annoncé dans les communiqués de la société en date du 8 et 9 janvier 2007, certains aménagements dans la configuration technique initiale ont dû être revus, notamment la composante du stockage qui sera finalement confiée à un intervenant autre que la
SOTRAPIL,. La configuration définitive du projet aurait été ainsi arrêtée et approuvée officiellement par la tutelle, en date du 21 décembre 2006.
Le démarrage effectif de l’activité du nouveau pipeline serait donc prévu pour 2009, son coût de réalisation est estimé à 50 MD, soit 20% de moins que ce qui était initialement prévu, comme l’annonçait le communiqué de la société du 8 janvier 2007. Les revenus attendus du projet sont estimés à 13 MD dès la première année d’activité, contre 18 MD annoncés pour l’ancienne configuration (rapports annuels 2005 et 2006). Le Président-Directeur Général a expliqué que cet écart provenait de l’abandon de la composante stockage pour la nouvelle configuration. Reste la question la plus importante pour les actionnaires, à savoir la rentabilité attendue du projet, point non soulevé dans cette assemblée, mais abordé dans le communiqué de la société du 8 janvier 2007, qui précisait que « les aménagements apportés devaient améliorer la rentabilité du projet ( plus de 23%) ». Enfin, le schéma de financement du projet a été arrêté et sera finalisé lors d’un conseil d’administration qui devrait se tenir avant fin juin et convoquer une AGE, vers la mi-juillet, pour décider d’une augmentation de capital en numéraire et par incorporation de réserves, ainsi que d’autres modes de financement (probablement par emprunt obligataire).La part des actionnaires privés dans la nouvelle structure du capital devrait, à cette occasion, se trouver « confortée ».
Pour ce qui est de l’autre projet de développement de la
SOTRAPIL, le pipeline Radès-Aéroport, même s’il est de moindre envergure, le Président-Directeur Général a précisé qu’une convention a déjà été signée avec la SNDP (début novembre 2006) et que des négociations étaient encours avec TOTAL. Ces deux distributeurs sont actuellement les seuls qui opèrent encore sur l’aéroport. Pour 2007, la société prévoit ainsi des revenus de transport liés à ce pipeline de 336 mDT.
Enfin, en matière de réalisations 2006 du pipeline Bizerte-Radès, les quantités transportées ont enregistré un recul de 5,6% par rapport à l’année passée, s’expliquant essentiellement par la régression de 35,6% du pétrole lampant (à usage d’électricité), la régression de 18,3% de l’essence Super (contre la progression de 9% de l’essence sans plomb) et par la diminution du nombre de cycles de pompage (29 cycles contre 31 en 2005). Grâce à l’augmentation des tarifs depuis le 15 janvier 2006, (autour de 11% pour le gasoil et le pétrole lampant et de 9,5% pour l’essence), les revenus du transport ont, pu enregistrer une légère progression de 4%, mais une baisse de 3% par rapport aux prévisions annoncées dans le rapport annuel 2005.
Mais le résultat 2006 s’explique essentiellement par le très net recul de 44,7% enregistré par le solde des profit et perte sur la position litrage qui est passé de 1,24 MD en 2005 à 0,68 MD en 2006. Cette régression trouve son origine, d’une part, dans la variation du volume des contaminats d’une année à l’autre en fonction du nombre de cycles de pompage (29 cycles en 2006 contre 31 en 2005 et 30 cycles en 2004), et d’autre part dans les augmentations successives des prix des produits réalisés en 2005, contrairement à l’année 2006.A noter, enfin, que l’année 2006 a été marquée par le retour de la
SOTRAPIL, au taux d’imposition de 35%, et non plus au taux réduit de 20% dont bénéficient les sociétés nouvellement introduites en Bourse.
Signalons enfin que le Président-Directeur Général a beaucoup insisté sur la réorganisation attendue de l’ensemble de la filière pétrolière, objet d’une étude stratégique en cours lancée par l’Etat. Selon lui, grâce à cette réorganisation de la filière et au nouveau projet Skhira-Sahel qui marquera certainement, comme nul ne l’ignore maintenant, un tournant majeur pour la société, la
SOTRAPIL, devrait être plus en mesure de maîtriser ses prévisions, et non plus de les subir.
Lors du débat, plus que les actionnaires de la société, ce sont surtout les analystes financiers qui ont interpellé le management de la
SOTRAPIL, sur les prévisions, le calendrier du projet et la position litrage. Les réponses données ont servi à étayer certains points cités plus haut. La question de la représentation des actionnaires minoritaires dans le conseil d’administration a été soulevée, encore cette année, ainsi que celle de la baisse du dividende, pourtant évidente et légitime pour une entreprise en phase d’investissement.
En définitive, la
SOTRAPIL, distribuera un dividende de 0,600 DT par action (soit un taux de distribution des bénéfices de 64%) à partir du 11 juillet 2007. Elle attribuera une action nouvelle, portant jouissance le 1er janvier 2007, pour 10 actions anciennes, et ce à partir du 1er août 2007. Cette incorporation de réserves est relative aux investissements sur fonds propres réalisés pour le pipeline Radès-Aéroport.
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