Le plus grand groupe privé tunisien a tenu son AGO annuelle hier à l’IACE suivie par une communication financière.
En 2013, le groupe a été confronté à des difficultés suite à une série de mouvements sociaux dont certaines grèves « sauvages » qui ont causé l’arrêt de plusieurs de ses usines. Ceci n’a pas empêché PGH d’enregistrer une hausse de son Chiffre d’affaires de 11% à 1495 MD. Le résultat net a, néanmoins, connu une baisse de 17,6% à 67,244 MD contre 81,574 MD en 2012.
Le groupe a pu éviter une baisse plus importante compte tenu du contexte social tendu, d’après Monsieur Ben Ayed, qui a, à maintes reprises, insisté sur la performance globalement positive du groupe sur les trois derniers exercices. PGH a su amorcer le virage, remarque-t-il, et semble bien orienté pour retrouver un cours normal de ses activités.
Les retombées de la révolution semblent impacter plus significativement les marges inférieures du conglomérat tunisien. Ainsi, le résultat net budgété n’a pas intégré des imprévus tels que l’importante hausse des charges financières nette de 51,5% expliquée par l’importante hausse du TMM ainsi que la révision à la hausse des marges bancaires, la forte inflation des charges salariales de 8% suite aux revendications sociales, dont certaines semblent dénuées de toute logique, les problèmes administratifs en Algérie qui ont causé la fermeture de l’usine d’aciérie et l’instabilité en Libye qui n’a pas permis une reprise complète dans des conditions optimales des activités des différentes sites. Le seul risque habituel auquel s’est confronté le groupe semble être l’augmentation des cours des principales matières premières. En somme, les marges brutes RBE ont pu se maintenir respectivement à 30,8% et 13,7%, sans changements significatifs par rapport à l’exercice antérieur alors que la marge nette avait baissé de 6% à 4,5%.
M Ben Ayed, a voulu resituer le groupe dans un contexte macro. La taille de la holding PGH fait d’elle une véritable référence représentative de l’activité économique en Tunisie. PGH représente prés de 2% du PIB, précise-t-il et demeure le principal investisseur privé dans le pays. En 2013, l’enveloppe d’investissement a totalisé 121 MD, consacré aussi bien aux métiers anciens qu’à de nouveaux domaines d’activité, notamment dans les services. A ce propos, la stratégie industrielle du groupe a été révisée compte tenu du contexte actuel. Plusieurs sites industriels stratégiques ont été doublés pour éviter l’impact des grèves sauvages et assurer le Back-up. Le pôle avicole a été renforcé par de nouveaux centres d’élevage. Le système de quota appliqué par l’ancien régime est sur la voie de la libéralisation.
L’industrialisation ayant atteint un degré de saturation, PGH s’est orientée depuis 2011 vers les investissements dans le secteur des services, à haute valeur ajoutée. PGH a entrepris ses investissements notamment à travers : le développement du réseau de distribution aussi bien dans l’agroalimentaire que les cosmétiques, le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) par la construction du plus grand Datacenter de Tunisie (Dataxion). En effet, s’appuyant sur cet atout stratégique, PGH s’est orientée vers le Cloud Computing grâce à la création de Cloud Temple Tunisia. Son choix s’est porté sur la société INTRINSEC, filiale du groupe Français NEURONES, pour réaliser cette JV internationale de très haut niveau. Ce Datacenter aurait coûté 50 millions DT. M Ben Ayed très enthousiaste à l’idée d’aider les petites entreprises des TIC à s’établir dans ce centre High Tech, table sur une capacité d’employabilité de prés de 120 mille jeunes pou un Chiffre d’affaires estimé à 5 milliards de DT à l’horizon 2020. Le nearshoring est le prochain socle de développement de la Tunisie de demain, affirme-t-il.
Le Groupe a aussi intégré dans ses choix stratégiques le développement des services à haute valeur ajoutée dans les domaines des solutions d’infrastructure, l’infogérance, l’intégration de solutions de gestion ERP ainsi que l’externalisation des services de gestion (BPO) par la signature d’un partenariat stratégique avec le groupe OXIA qui devrait se matérialiser par la création d’une nouvelle société commune qui s’appellera Adactis, (à noter que OXIA est une entreprise internationale de conseil, d'intégration et d'outsourcing ayant développé des solutions avec un savoir-faire pointu et une expertise métier en finance, supply chain et technologie).
Concernant les objectifs tracés dans le BP présenté, le Management prévoit un CA de 1587 MD fin 2014, 1650 MD en 2015 et 1757 MD en 2016. L’EBIT devrait se redresser davantage pour passer de 128 MD en 2013 à 141 MD en 2014 et 170 MD fin 2016. Toutes ces prévisions restent conditionnées par des éléments socio-économiques des divers pays dans lesquels interviennent les différentes filiales du groupe. Les imprévus ne peuvent être ignorés, insiste Monsieur Ben Ayed, rejoint dans son propos prudent par son premier dirigeant, Monsieur Karim Ammar.
Le dividende à distribuer au titre de l’exercice 2013 revient à 210 millimes, qui sera servi à partir du 11 juillet 2014.
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