Un nouveau programme de financement ambitieux a été lancé par le Fonds international de développement agricole (FIDA) en faveur des entreprises rurales, qui jouent un rôle essentiel dans la transformation des systèmes alimentaires, qui vont bénéficier d’une aide précieuse . Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’action menée par le Fonds contre l’aggravation de la faim et de la pauvreté dans les pays les plus pauvres.
Le Programme de participation du secteur privé au financement (PPSPF) vise à accroître les investissements privés dont ont grand besoin les petites et moyennes entreprises (PME), les organisations paysannes ainsi que les intermédiaires financiers qui fournissent des services aux petits exploitants, lesquels sont trop souvent négligés par les investisseurs. Le Programme offrira plusieurs outils: prêts, instruments de gestion des risques (garanties, par exemple) et prises de participation.
À l’occasion du lancement du PPSPF, il a été annoncé qu’un premier prêt, d’un montant de 5 millions d’USD, serait octroyé à Babban Gona, une entreprise nigériane à impact social qui aide les petits exploitants à passer d’un modèle de subsistance à un modèle davantage tourné vers le marché et possède dans ce domaine une solide expérience.
Le prêt aidera Babban Gona à appuyer 377 000 petits producteurs de riz et de maïs au Nigéria en leur proposant un éventail complet de formations, d’intrants de qualité et de services de commercialisation. En outre, Babban Gona stockera les récoltes des exploitants et les vendra pour le compte de ces derniers au moment où les prix sont les plus élevés. L’entreprise s’est fixé pour objectif de créer jusqu’à 65 000 emplois pour les femmes et 66 500 pour les jeunes à l’horizon 2025. En allouant ces fonds, le PPSPF entend inciter d’autres investisseurs à apporter des contributions plus importantes et ainsi aider Babban Gona à atteindre son objectif de lever 150 millions d’USD pour venir en aide à des millions de petits producteurs.
Face au manque de financement et d’accès aux services financiers, les PME rurales et les petits exploitants ne sont pas en mesure de tirer parti des possibilités offertes par la demande croissante de denrées alimentaires plus diversifiées et plus nutritives partout dans le monde. Or les PME qui participent à la transformation, au conditionnement, au transport et à la commercialisation des denrées alimentaires sont des partenaires essentiels pour les petits exploitants. Elles leur fournissent en effet des services, des intrants et des débouchés qui leur permettent d’accroître leurs revenus et de créer des emplois.
Avant même la pandémie de COVID-19, les prestataires de services financiers n’apportaient qu’environ 30% des 240 milliards d’USD nécessaires pour répondre à la demande de financement des ménages ruraux. En outre, dans la seule Afrique subsaharienne, le déficit de prêts en faveur des PME agricoles s’élevait à environ 100 milliards d’USD par an.
Le FIDA souhaite mobiliser, en faveur du PPSPF, 200 millions d’USD auprès d’organismes publics, privés et philanthropiques en vue de lever, par effet de levier, 1 milliard d’USD sous forme d’investissements privés. L’objectif : améliorer les conditions de vie de 5 millions de petits exploitants. Le PPSPF concentrera ses investissements sur la création d’emplois, l’avancement des femmes, le renforcement de la résilience des exploitants et l’accélération des mesures d’atténuation des effets des changements climatiques.