La BCT s'attend à une croissance de 2% en 2016 et 3,5% en 2017

Selon la note de conjoncture de la Banque Centrale de Tunisie publiée le 03 mai 2016, au-delà du premier trimestre 2016, le rythme de croissance trimestrielle du PIB, aux prix constants de 2010, devrait se maintenir dans la fourchette 0,6%- 1,2%, jusqu’au dernier trimestre 2017. La croissance annuelle serait de 2,0% en 2016 et 3,5% en 2017. 

 Hors agriculture, la croissance du PIB pourrait atteindre 2,6% en 2016 et 3,4% l’an d’après, contre seulement 0,3% en 2015. Le scénario central de prévision privilégie un retour graduel vers le rythme de croissance d’avant-2015. Ce retour serait soutenu par le redressement de la production des industries exportatrices (IME et THC), en ligne avec la hausse attendue de la demande des principaux partenaires, en particulier la Zone Euro. Egalement, on s’attend à une contribution positive et significative du rétablissement progressif de la production dans certains secteurs, qui ont connu des perturbations voire un quasi-arrêt de production, en 2015, en particulier les industries chimiques, mines, phosphates et énergie. Par ailleurs, le rythme de redressement de l’activité touristique devrait être très lent, ce qui impliquerait une contribution négative à la croissance économique en 2016, et légèrement positive en 2017.

Quant au secteur agricole, il devrait pâtir des retombées du déficit de pluviométrie, en contribuant négativement à la croissance du PIB en 2016, avant de renouer avec la croissance l’an d’après. Le maintien de la croissance sur une trajectoire ascendante et supérieure à la croissance potentielle, favoriserait une fermeture graduelle de l’écart de production, à l’horizon de 2017.

Les perspectives pour l’économie tunisienne devraient s’améliorer sur l’horizon de prévision. Toutefois, elles restent sujettes à des aléas illustrés dans le graphique en éventail (Fan chart). Des risques spécifiques qui pèseraient sur la croissance peuvent aussi être identifiés. Ils pourraient se matérialiser au plan international en cas de ralentissement de la demande étrangère, de remontée significative du prix du pétrole et de l’intensification des crises géopolitiques.

En particulier, une trajectoire plus ascendante que prévue du prix de pétrole affecterait les prévisions. Au plan interne, une meilleure transmission de la dernière baisse de 50 points de base du taux directeur de la BCT, vers l’économie réelle pourrait renforcer davantage la reprise de l’investissement.

Aussi, si les ménages choisissent d’orienter la hausse de leur revenu de salaires vers plus d’épargne que de consommation, le sentier de croissance pourrait être affaibli. Par ailleurs, si des contraintes de production se manifestaient, la croissance des importations pourrait être plus élevée et dégrader la contribution des exportations nettes à la croissance attendue.

Le rythme de progression de l’inflation serait en légère hausse à partir du troisième trimestre 2016, pour atteindre une moyenne de 3,6% sur l’ensemble de l’année 2016 et 4,2% en 2017. Par principales composantes, et à la faveur d’une hausse quasi-généralisée de la production locale et le renforcement du contrôle des circuits de distribution, l’inflation des produits alimentaires frais devrait se maintenir sur une tendance haussière, quoiqu’à un rythme plus faible. Quant à l’inflation des produits administrés, l’absence de tensions importantes sur les cours mondiaux des produits alimentaires de base et de l’énergie favoriserait la détente du rythme de progression des prix de cette catégorie de produits. L’entrée en vigueur du mécanisme d’ajustement automatique des prix à la pompe aux prix internationaux, début juillet prochain, et l’annonce d’une nouvelle baisse des prix, à la même date, devrait contribuer à maintenir l’inflation des produits administrés à un niveau relativement bas, en 2016.

 S’agissant de l’inflation sous-jacente (hors produits frais et administrés), elle devrait se maintenir sur une tendance baissière, quoiqu’à un rythme modéré, pour se situer sur l’ensemble de 2016 légèrement au-dessus de 5%, avant de baisser de nouveau à 4,6%, à l’horizon de 2017. Cette orientation à la baisse serait soutenue par l’absence de fortes pressions sur les prix mondiaux des matières premières, des effets de second tour émanant de l’ajustement à la baisse des prix de l’énergie et de l’apaisement des pressions provenant de la demande.

Les risques entachant l’inflation semblent globalement équilibrés. D’une part, une trajectoire plus ascendante du prix du pétrole et une transmission plus marquée des hausses des coûts salariaux pourraient favoriser une accélération des prix. D’autre part, la persistance de la faiblesse de la demande de consommation devrait plaider en faveur de plus de détente de l'inflation.

 

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