Intervenu ce mardi 26 décembre 2023 sur les ondes de radio Express FM, l’analyste financier Bassem Ennaifer a déclaré que la croissance économique du pays a accusé une régression significative en 2023 mettant l’accent sur la charge de la dette extérieure qui pèse lourdement sur la situation économique. Il a souligné à cet effet, l'impact important du déclin du secteur agricole sur le taux de croissance. Celui-ci a d'ailleurs diminué de 11,2% en l’espace de 9 mois, ayant entraîné une perte du taux de croissance d'environ 1%. En outre, Bassem Ennaifer a ajouté qu’il est difficile d’atteindre 0,9% d’ici la fin de l’année en cours, car cela nécessite d’atteindre un taux de croissance estimé à 1,5% au quatrième trimestre par rapport à celui de 2022.
Dans le même promos, l’analyste financier a indiqué que l'impact positif des pluies apparaît surtout au cours du premier trimestre de l'année, suggérant que les précipitations peuvent se traduire par une baisse des prix de certains produits alimentaires à la fin de l'année, et qu'elles auront un impact positif sur le taux d’inflation, mais seulement de façon subtile. Il a également estimé que le budget de l'État était destiné, au cours de l'année 2023, principalement au remboursement des dettes, ce qui se reflétait sur les investissements et le taux de croissance. En effet, il a expliqué que les emprunts de l'État sur le marché financier intérieur ont créé un manque important de liquidités, et par ricochet il y a eu une hausse du taux d'intérêt et des taux d’inflation.
Pour explication, l’invité d’Expresso a indiqué que les taux d'intérêt moyens étaient d'environ 10% pour les prêts à court terme, soit un pourcentage relativement très élevé. Et de souligner par ailleurs, l'incapacité des entreprises à accéder facilement au financement, sachant que l'encours des prêts a diminué au cours des neuf premiers mois de 2023 et ce, à moins de 85 milliards de dinars. Cette situation a conduit à un manque de croissance de l’emploi.
Bassem Ennaifer poursuit en indiquant que les recettes fiscales ont augmenté. En effet, des travaux ont été réalisés sur la numérisation et l'amélioration des systèmes et des bases de données, et le travail de l'administration fiscale s'est développé. Toutefois, le pourcentage des taxes est resté élevé, ce qui a affecté directement les entreprises. De plus, les prêts à court terme ont augmenté en 9 mois de 1,4 milliard de dinars, tandis que les prêts à moyen terme ont diminué de 933 millions de dinars, ce qui signifie que les entreprises ont tendance à emprunter à court terme pour assurer la continuité de leur activité et assurer les salaires de leurs employés et ce, sans avoir de vision d'investissement.
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