Vers le coup de 10h, démarra l’assemblée générale ordinaire de l’UBCI. Par une lecture littérale du rapport annuel 2011, Monsieur Zouari, fraichement débarqué à la tête du conseil d’administration et avouant en toute honnêteté son inexpérience, a décrit les réalisations de la banque tuniso-française durant l’exercice écoulé, mettant l’accent sur les difficultés rencontrées par le secteur bancaire tunisien et l’économie en général dans le sillage de la révolution du 14 janvier ; L’activité économique a connu une baisse dans la plupart des secteurs surtout les industries extractives, le tourisme et le transport influant négativement sur le secteur bancaire qui a connu un resserrement de la trésorerie. La banque, a pu réaliser des performances satisfaisantes en adéquation avec les objectifs tracés. Le PNB a augmenté de 11,5% et le RBE de 12,2%, respectivement à 121,4 MD et 40,2 MD. Le résultat net a, par contre, diminué sous le poids des nouvelles provisions collectives exigées par la BCT, passant de 24,468 MD à 22,852 MD (-6,6%). Le management a essayé de relativiser cette baisse de la profitabilité, mettant l’accent sur la solidité financière de la banque qui affiche désormais un taux de provisionnement parmi les plus élevés du secteur à 82,09% contre 76,75% fin 2010. Le ratio cooke a quant à lui baissé à 9,07%. A ce propos, la banque rassure qu’elle œuvrera à le faire remonter à 11% dans les années suivantes, d’où l’appel de fonds programmé pour passer au vote dans l’AGE qui s’en est suivie.
La banque a réalisé des aménagements au niveau de son système de gouvernance, en prônant la séparation des fonctions de Président du Conseil d’Administration et de Directeur Général, en octroyant deux sièges aux administrateurs indépendants. M Alain Biscayé, Directeur Général de l’UBCI, a aussi attiré l’attention des présents sur le chantier en cours concernant l’implémentation de Bâle III, une première en Tunisie ; UBCI semble s’activer sur un rythme qui est le sien qui n’a rien à voir avec celui du secteur en termes d’innovation technologique et de Mix Produit, lui conférant un statut particulier, d’après les propos de son management, qui ne cache pas le transfert de compétences évident qui s’opère entre la société mère et sa filiale tunisienne. Un atout indéniable dont dispose peu de banques tunisiennes. Répondant à un actionnaire qui l’a interpelé sur une comparaison peer-to-peer des frais généraux et frais du personnel de la BT à ceux de l’UBCI, et qui tournait selon le même actionnaire en faveur de la première, M. Biscaye a justifié l’inertie des frais généraux par les récents investissements réalisés en matière de système d’information et de densification du réseau. Ce dernier vient d’atteindre 111 agences et 123 GAB; Le responsable du projet a rapporté que la main d’œuvre tunisienne est bien employée sur le site tunisien qui regroupe le parc machine, ce qui constitue une exception pour les filiales du groupe PNB Paribas généralement centralisés sur le même site physique.Ceci atteste de la qualité des compétences informatiques tunisiennes. Les managers jugent qu’il faut un certain délai de réactivité raisonnable avant de constater le retour sur investissement escompté. L’UBCI est la seule banque de la place qui affecte prés de 7% de son effectif aux missions de contrôle. La banque alloue une grande importance aux fonctions de contrôle et de conformité après la montée des risques opérationnels liés au actes délictueux de détournement et de blanchiment d’argent et semble s’y être bien préparée depuis des années grâce à la contribution de sa société mère, dont elle hérite les manuels de procédures; Ces outils coûtent extrêmement chers, insiste l’un des dirigeants de la banque. M Biscaye a promis aux actionnaires et clients de voir sur le marché des offres innovantes à l’instar du Private Banking, un concept totalement nouveau pour la place de Tunis, ainsi que la banque multi-canale avec des supports techniques conférant plus d’autonomie et de mobilité aux clients, outre le cash management et le Trade Finance qui connaissent l’adhésion des clients. La banque poursuivent ses performances commerciales en 2012 en recrutant de nouveaux clients, accaparant des parts de marchés additionnelles par rapport à la concurrence ; Elle vise désormais une part de marché de 7% dans deux ans contre 5% actuellement.
Le point de discorde qui a hanté les esprits des actionnaires tout au long de l’AGE tenue dans la foulée, consistait en l’absence d’éléments tangibles concernant les modalités de l’augmentation de capital qui sont restées à la discrétion du conseil d’administration. Les petits porteurs ont vu dans cette manœuvre un abus de la part de la majorité, et se sont résignés à ne pas voter pour la résolution qui permettrait à la banque de lever son capital de 5 MD, par la création d’un million de titres nouveaux. Les petits porteurs reprochaient le niveau de la prime d’émission estimée entre 30 et 40 DT par l’actionnaire de référence. Beaucoup d’actionnaires tunisiens craignent d’être dilués face à l’actionnaire principal. Le conseil d’administration devrait demander les autorisations nécessaires de la BCT et du CST pour pouvoir monter davantage dans le capital au-delà des 50% détenus par BDDI Participations. Le projet de prospectus sera déposé au mois de juillet auprès du CMF. La résolution adoptée à la majorité, donne le droit au conseil d’administration d’émettre pour 100 millions de DT de fonds propres sur plusieurs tranches. La première devra ainsi avoir lieu avant fin novembre pour 40 MD.
UBCI paiera un dividende de 0,825 DT par action à une date qui sera communiqué ultérieurement.