Semaine au 25 février 2011

Numéro : 
578

La bourse de Tunis a traversé une très mauvaise semaine qui s’est soldée par la deuxième plus forte baisse depuis le début de l’année. L’indice principal de la BVMT a perdu la bagatelle de 9,82% rechutant à 4058,53 points dans un volume de 19 MD. La conjoncture instable en Tunisie et les critiques de plus en plus poignantes envers le gouvernement en place inquiètent le marché, qui suit en même temps la répression de l’insurrection en Libye où de nombreuses sociétés cotées sont engagées. Par ailleurs, les communiqués publiés par les banques offrent aujourd’hui une vision presque complète sur les engagements de chacune envers l’entourage du régime déchu. Les 2,5 milliard DT d’engagements révélés par la BCT a révélé encore une fois les maux du secteur bancaire tunisien. Les implications en termes de provisionnement restent d’après les premiers éléments peu significatifs. Plusieurs communications financières étaient également inscrites à l’agenda de la semaine.



Poulina GH est sanctionné de la plus forte baisse de la semaine, le titre perdant 21,66% à 6,980 DT dans un volume de 216 mille dinars seulement. L’exposition directe du groupe à la situation en Libye est la plus claire parmi toutes les sociétés cotées, avec 9 sociétés dont trois en cours de démarrage. Les projets libyens de PGH procurent 6% du chiffre d’affaires consolidé 2010 et contribuent à prés de 3,5% au résultat net part du groupe. Sur le mois de janvier 2011, l’EBITDA des projets implantés en Libye affiche 43% de hausse par rapport à janvier 2010, mais le manque a gagner dû à l’arrêt des activités et l’incertitude sur le retour à la normal compromettent les objectifs fixés par lebudget Libye de PGH.


Dans le bancaire, BIAT recule de 10,89% à 54,360 DT malgré les tentatives de son management de rassurer les investisseurs sur l’impact des engagements avec le clan Ben Ali, qui présentent un bon niveau de risque, la taxation d’office décidée suite au contrôle fiscal est entièrement couverte par des provisions de 28,7 MD intégrées à l’exercice 2010 ce qui n’empêchera pas la banque, selon M. Ladjimi, de dépasser son résultat net 2009.

Durement touchées par les révélations sur le laxisme qui caractérisait leur gestion passée des engagements de la famille présidentielle et leurs alliés, les banques publiques ont connu les plus fortes baisses. BNA recule de 18,23% à 9,820 DT, STB de 16,67% à 10 DT et BT de 10,55% à 9,750 DT. BH limite sa perte à 4,57% à 21,950 DT.

TUNISAIR abandonne 4,88% à 1,950 DT. La semaine a été marquée par une flambée spectaculaire des cours du brut après le déclenchement de la révolte en Libye et la paralysie des ports libyens qui exportent 80% de la production du pays vers l’Europe. La Lybie dispose de la plus grande réserve d’or noir en Afrique, et les marchés craignent une extension des tensions vers d’autres grands producteurs ce qui pourrait impliquer une pénurie. L’OPEP estime encore que la perspective d’un choc pétrolier est encore loin.



ASSAD recule de 11,79% à 10,250 DT. La société a tenu une AGO cette semaine avec à son ordre du jour la possibilité de réguler le cours de l’action ASSAD par le rachat et la revente de ses propres actions. M. Souheil Kallel, Directeur Général, en a profité pour faire le tour de la situation de l’équipementier qui retrouve progressivement une activité normale mise a part quelques perturbations de la livraison dans la région de Gafsa. Le management n’a montré aucune inquiétude quant aux marchés export qui offrent assez de débouchés pour les 800 mille batteries que compte vendre la société hors de nos frontières, même en cas de persistance de la situations en Libye dont le marché absorbe 70 à 80 mille unités par an.



TPR perd 14,41% à 4,750 DT, TUNIS RE recule de 12,69% à 11,350 DT, ENNAKL de 12,94% à 7,200 DT et Carthage Cement de 11,32% à 2,350 DT