Les progrès de l’Afrique dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) et des aspirations de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ont été inégaux, avec des différences significatives entre les sous-régions, les pays et les zones rurales et urbaines. Il faut donc redoubler d’efforts pour faire en sorte que l’Afrique atteigne les objectifs mondiaux d’ici l’échéance de 2030, selon le dernier rapport sur le développement durable en Afrique.
Le rapport 2023, intitulé « Accélérer la reprise au sortir de la pandémie de la maladie à coronavirus (Covid-19) et la mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine à tous les niveaux », a été publié en marge de la 78e Assemblée générale des Nations unies. Il a été produit par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Commission de l’Union africaine (CUA), la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement.
Le rapport évalue les progrès de l’Afrique dans la mise en œuvre des cinq principaux ODD, en pointant les progrès, les défis et les nombreuses possibilités d’améliorer les perspectives de développement de l’Afrique. Il relève des progrès constants sur les cibles clés des ODD, en particulier sur la couverture du réseau mobile 4G et l’accès à l’eau potable et à l’électricité.
« Les progrès constants de l’Afrique en matière d’ODD sont louables. Il est encourageant d’apprendre que le continent est sur la bonne voie pour atteindre certains objectifs, en particulier ceux liés à l’innovation et à la technologie, qui sont de puissants catalyseurs pour faire progresser le développement durable », a noté Mme Ahunna Eziakonwa, administratrice adjointe et directrice régionale pour l’Afrique du PNUD.
Le rapport note que bien que l’Afrique progresse vers la réalisation des ODD, le nombre d’objectifs en bonne voie est inférieur à celui des objectifs nécessitant une accélération ou une inversion de tendance. Il appelle à des interventions rapides pour accélérer les progrès des pays sur les principaux ODD et les aspirations, objectifs et buts de l’Agenda 2063.
« L’Afrique doit créer une croissance verte en ajoutant de la valeur à ses minéraux verts. Cette croissance verte grâce aux minéraux verts doit être au cœur de la stratégie de sauvetage des ODD de l’Afrique, a déclaré António Pedro, secrétaire exécutif par intérim de la CEA. L’Afrique a également besoin de financements concessionnels accrus pour relancer la dynamique des ODD et de l’Agenda 2063 ».
Albert M. Muchanga, commissaire au commerce et à l’industrie de la Commission de l’Union africaine, a appelé à une meilleure communication entre les parties travaillant sur le développement durable de l’Afrique. « Le moment est venu d’aligner l’Agenda 2063, l’Agenda 2030 et l’agenda des « High 5 » de la Banque africaine de développement pour en faciliter l’appropriation par les États membres », a-t-il réitéré.
Gerald Esambe Njume, chargé principal du changement climatique et de la croissance verte à la Banque africaine de développement, a déclaré : « Pour tirer parti des opportunités de croissance verte en Afrique, il faudra déployer des efforts considérables pour proposer une vision stratégique et une structure de gouvernance, assurer une planification sectorielle, allouer des ressources budgétaires adéquates et mettre en place des dispositions institutionnelles et de coordination solides. »
Principales conclusions :
En ce qui concerne l’ODD 6 (eau potable et assainissement), les pays africains ont amélioré l’accès à des services d’eau potable gérés en toute sécurité, mais il subsiste une importante disparité entre les zones rurales et urbaines. Trois Africains sur cinq, soit 411 millions de personnes, manquent encore d’eau potable gérée en toute sécurité. En outre, sur les 48 pays évalués, seules l’Égypte et la Tunisie sont en bonne voie pour atteindre l’objectif de l’assainissement de base universel d’ici 2030. Le rapport appelle les pays africains à investir dans les infrastructures d’eau, d’assainissement et d’hygiène et à renforcer les capacités de gestion intégrée des ressources en eau.
En ce qui concerne l’énergie propre et abordable (ODD 7), le rapport constate que les taux d’électrification ont augmenté, mais que l’utilisation de combustibles et de technologies de cuisson propres reste limitée. En outre, le passage des énergies non renouvelables aux énergies renouvelables est lent. Le rapport appelle à augmenter le financement des infrastructures et des technologies afin de stimuler la production d’énergie durable en Afrique.
En ce qui concerne l’innovation, l’industrie et les infrastructures (ODD 9), le rapport révèle que l’Afrique est sur la bonne voie en termes de couverture du réseau mobile et que, sur la base des tendances actuelles, le continent atteindra le but correspondant à l’objectif 9 d’ici 2030. Le rapport appelle donc à l’accélération de la construction et de l’expansion des routes rurales afin de parvenir à la connectivité rurale et à l’intégration régionale pour combler le fossé entre les zones urbaines et rurales. Selon le rapport, cela fera progresser le commerce intra-africain et facilitera ainsi la pleine mise en œuvre de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
En ce qui concerne les villes et les communautés durables (ODD 11), les conclusions du rapport suggèrent une modeste diminution globale de la proportion d’Africains vivant dans des bidonvilles. Il recommande d’investir davantage dans les infrastructures afin d’améliorer l’accès aux transports publics, la gestion des déchets et la qualité de l’air dans les villes africaines.
En ce qui concerne les partenariats (ODD 17), la mobilisation des financements demeure un défi pour les pays africains. Le rapport appelle à une mobilisation accrue des ressources intérieures et à des efforts pour remédier aux vulnérabilités liées à la dette.
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