La Tunisie se prépare activement à devenir une place financière internationale après la promulgation du cadre législatif y afférent et le développement des techniques financières.
Le pays cible, au cours de la prochaine période, le développement des services bancaires et des institutions financières.
Tenant vendredi 9 octobre 2009 à Tunis une conférence de presse, M. Taoufik Baccar, Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a cité plusieurs indicateurs prometteurs concernant le secteur financier.
La Tunisie a, en effet, engrangé des réserves en devises de l'ordre de 13 240 millions de dinars cette année (184 jours d'exportation) au cours des huit mois de 2009, contre 9582 millions de dinars soit 141 jours d'exportation, le 31 décembre 2007.
Les concours des banques à l'économie nationale ont, aussi, évolué à 2018 millions de dinars, progressant de 6,4 pc au cours des huit mois de 2009 contre 2267 MD en 2008.
De même, les banques ont financé des projets d'investissement à hauteur de 2616 MD au cours de la même période contre 1823 MD en 2008.
Les nouveaux projets ont bénéficié de la moitié des financements et le secteur industriel de 34,3 pc des approbations.
Les dépôts bancaires ont augmenté de 9,4 pc pour atteindre 2736 MD alors que la surliquidité bancaire dépasse actuellement 1150 MD.
Les dettes classées ont régressé à 15,2 pc du total des engagements bancaires en 2009, l'ultime objectif étant de les voir s'établir à 15 pc à la fin de cette année.
C'est ainsi que les assises financières des banques se sont consolidées en raison du renforcement des fonds propres de celles-ci de 172 MD, a avancé le gouverneur de la BCT.
Les objectifs escomptés de la politique menée dans le domaine financier, a-t-il précisé, sont la garantie de la stabilité financière, le contrôle bancaire et la maîtrise de la coordination entre les différents intervenants dans le secteur financier (marché financier, assurance et institutions bancaires).
Le gouverneur de la BCT a affirmé qu'il n'y aura pas de sortie sur le marché international en 2010 mais qu'un effort d'information ciblant les marchés internationaux sera entrepris pour montrer l'action menée par les institutions financière tunisiennes au cours des dernières années.
Evoquant les assemblées annuelles du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM) tenues début octobre à Istanbul et dont la Tunisie a assuré la vice-présidence, M. Baccar a indiqué que les résultats des travaux font ressortir les prémices d'un redressement précoce de l'économie mondiale.
Toutefois, les argentiers du monde ont appelé à poursuivre la politique de relance économique et à faire preuve de vigilance.
Il ressort, également, de ces assemblées, que la croissance mondiale sera de l'ordre de 3,1 pc, en 2010 ce qui constitue un indice prometteur par rapport au taux de croissance de 2009 qui a marqué un recul de -1,1 pc.
La croissance sera de l'ordre de 1,7 pc au Japon, 1,5 pc aux USA et de 0,3 pc en Europe, notre principal partenaire économique.
Les prévisions sont sombres pour les pays pauvres. Ainsi 90 millions de personnes vivront au-dessous du seuil de pauvreté et 59 millions de personnes seront au chômage.
L'objectif de ces assemblées est de rééquilibrer le modèle de développement mondial, a rappelé M. Baccar.
Il faut que la croissance mondiale ne soit plus basée sur la consommation des américains appelés à épargner plus et à exporter plus mais doit être tirée par les pays asiatiques appelés à consommer plus et à exporter moins. De même, le FMI doit être le prêteur de dernier ressort.
Pour ce qui est de la participation de la Tunisie, où a-t-il rappelé l'être humain est l'objectif de l'œuvre de développement, le gouverneur de la Banque centrale a indiqué avoir effectué plusieurs entretiens avec de hauts responsables des institutions financières internationales qui ont manifesté une grande considération pour l'expérience tunisienne en matière de développement économique.
Il a rappelé, à ce propos, la confirmation des notations de la Tunisie par les principales agences de rating internationales.