Le relèvement du taux directeur de la Réserve Fédérale américaine (Fed), pour la première fois depuis juin 2006, de 0,25 point de pourcentage, est le plus important, car il annonce la fin d'un cycle suite à la crise financière déclenchée depuis 2008, déclare l’expert financier Hatem Zaara sur la radio Expressfm. L’économie américaine entre dans une nouvelle phase et marque l’arrêt du taux d’intérêt proche de zéro, mais également la possibilité de retour des capitaux flottants vers les Etats-Unis, après leurs fuites à la recherche de rendements.
L’impact de ce relèvement sur les pays en développement et émergents, dépend de la structure de la dette du pays, dans la mesure où certains crédits à CT sont indexés sur des taux variables. L’impact sera très important sur certains pays tels que le Brésil, la Turquie et l’Afrique du Sud.
Pour le cas de la Tunisie, les crédits à CT représentent 12% du PIB. Une grande partie de ces crédits sont libellés en dollar américain mais rarement indexés sur des taux d’intérêt variables, d’où le risque maitrisé de cette masse. Ceci dit, le problème réside, en l’impact de la hausse du taux de change du dollar américain, qui a augmenté récemment suite au relèvement du taux directeur de la FED, dans la mesure où un tiers de la dette totale de la Tunisie est contracté en dollar américain.
L’impact sera très significatif sur la dette extérieur de la Tunisie, tel que pris en compte dans le budget de l'Etat pour l'année 2016, dans la mesure où le taux de change du dollar américain pourrait atteindre 2.100 dt, contre 1.970 dt mentionné dans la loi de finances 2016.
Dans ce contexte, le marché a été fortement impacté le 17 décembre 2015, par cette hausse du dollar sur le marché international passant de 2.0240 dt à 2.0340 face au dinar. La parité euro/ dinar tunisien a baissé de 2.2130 à 2.1970. Ceci dit, un des faits majeurs sur le marché de change est la surliquidité en devises, qui trouve son origine dans une opération de cession en devises, de l'investisseur étranger "Abraaj Group" suite à l'acquisition, de parts de la société cotée sur la Bourse de Tunis "LILAS". Cette opération pourrait être le début d’un cycle de surliquidité sur le marché de change tunisien surtout avec le début de la saison oléicole de 2016.
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