Elaboré conjointement par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), la Société Financière Internationale (SFI) et l'Agence multilatérale de garantie des investissements (AMGI), le présent Cadre de Partenariat Pays (CPP) pour la Tunisie couvre la période 2016-2020. Il repose sur les analyses du Groupe de la Banque Mondiale (GBM) qui avait décrit les défis de développement post-révolution de la Tunisie et a identifié les causes profondes des troubles sociaux qui secouent le pays et menacent sa stabilité et sa cohésion.
A y voir de prés, le programme proposé dans ce CPP met en exergue les efforts du GBM de soutenir le gouvernement tunisien à relever les défis du développement. Ainsi, concernant les perspectives économiques immédiates, le GBM prévoit que la croissance du PIB rebondira modestement à 1,8 % en 2016 à partir de la faible croissance de 2015 (0,8 %) avant de se redresser autour de 2,5 à 3% en 2018. Cette hausse se justifie par la baisse des tensions sociales, qui s’étaient multiplié en fin 2015 et début 2016, et par l’amélioration du volet sécuritaire après les derniers attentats terroristes qui ont secoué le pays et affecté considérablement l’activité économique en 2015.
Le Diagnostic-Pays Systématique a identifié trois principaux défis de développement. Tout d’abord, la stabilité macroéconomique où l’urgence est de traiter les grandes vulnérabilités de l’environnement macroéconomique et budgétaire actuels à travers des réformes structurelles profondes. Ensuite, il est question de sécurité et de cohésion dans la mesure où le rétablissement de la sécurité et de la cohésion sont des conditions préalables nécessaires pour que la Tunisie soit mise sur une nouvelle trajectoire de croissance. D’ailleurs, le budget 2016 montre une augmentation des dépenses de lutte contre le terrorisme. Enfin, l'environnement de gouvernance est encore contesté et caractérisé par une responsabilité limitée, une mauvaise prestation des services, et un manque de moyens efficaces permettant aux citoyens de participer à la définition des politiques et des actions officielles.
Pour réduire la pauvreté, le DPS mise sur deux principaux volets. Le premier concerne la promotion de la création d'emplois issus du secteur privé, en simplifiant la réglementation, en améliorant l'accès au crédit, et en améliorant l'efficacité du système bancaire. Le second consiste en une plus grande égalité en matière d'opportunités et une résilience accrue, à travers des politiques transparentes qui réduisent l'inadéquation des compétences
Par ailleurs, La "Note d'Orientation Stratégique" du Gouvernement décrit la vision de développement de la Tunisie pour les cinq prochaines années. Son principal postulat est que la Tunisie maintiendra ses partenariats solides avec la communauté internationale ; comptera sur le secteur privé pour mener la croissance économique et la création d'emplois ; et promouvra une société civile dynamique. Les ministères techniques et les régions sont en train de préparer leurs plans sectoriels quinquennaux sur la base de cette vision, plans dont le financement sera recherché au cours d'une conférence internationale de donateurs à la fin de 2016.
Ainsi, Le programme CPP se compose de trois piliers : le renforcement de la gestion économique et budgétaire et l'amélioration de l'environnement des affaires pour la création d'emplois et l'innovation entraînés par le secteur privé, la réduction des disparités entre les régions côtières et les régions en retard de développement en termes d'opportunités économiques et de niveau de vie et l'accroissement de l'inclusion sociale et vise une assistance du GBM pour les segments particulièrement vulnérables de la société, dans le but de contribuer à renforcer la confiance des citoyens et de promouvoir le développement des compétences, la transparence et la responsabilité.
Le CPP marque un changement stratégique dans l'engagement du GBM. En appui aux objectifs du Gouvernement et en accord avec les conclusions du DPS, le programme de la Tunisie se caractérise par une plus grande attention accordée aux populations marginalisées ; une focalisation accrue sur la société civile, en particulier les jeunes; et l'adaptation des connaissances globales du GBM au contexte local.
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