Une réunion a eu
lieu jeudi le 24 avril au siège de l'AIB entre le président du directoire de
la BIAT, M.
Nouira, ses collaborateurs et les intermédiaires de la place pour s'exprimer
sur les performances de la banque au titre de l'année 2003. Lors de cette
rencontre, il a été également question d'annoncer les objectifs de la
banque en matière de couverture des risques ainsi que les axes stratégiques de
sa politique actuelle et future.
Les chiffres clés présentés par Monsieur
Lahiani, en charge de la communication financière et secrétaire général de
la banque, font état d'une progression de 10% du total bilan passant de 2785
MDT à 3063 MDT et de 10,2% dans les dépôts s'élevant à 2442 MDT, contre une
croissance beaucoup moins soutenue des crédits évoluant seulement de 3,2% à
2025 MDT. La part des crédits dans le bilan demeure assez forte à 66% contre
69,5% en 2002 alors que les dépôts forment 79% du passif dont 41,1% sont des dépôts
à vue non rémunérés, ce qui consolide la compétitivité de la banque en
terme de coût et lui confère certaines assurances sur la liquidité de ses
actifs. La BIAT,
qui a su instaurer jusqu'ici une forte dynamique de croissance, a subi
pour la première fois depuis 1998 le ralentissement de son activité de
distribution de crédits. Pour 2003, la banque a fixé un objectif de croissance
de son portefeuille crédits courants de 12% mais la montée de certains risques
suite à la persistance d'une conjoncture défavorable sur certains secteurs économiques
dans lesquels la banque a pris des positions assez importantes semblent avoir
raison de ses ambitions l'incitant à plus de prudence sur l'année écoulée.
Dans ce contexte, la marge sur intérêts s'est accrue timidement pour la deuxième
année consécutive passant à 112,1MDT (+2,7%) pour représenter 71% dans le
PNB contre 69% en 2002. La banque a, d'autre part, accusé un repli dans ses
revenus non bancaires et ses commissions perçues suite à la contraction du
volume des transactions du commerce international. Ceci étant, la BIAT
demeure parmi les banques les plus rentables de la place se plaçant toujours
dans le peloton de tête avec l'UBCI en terme de génération de revenu total
que mesure le ratio Produit Net Bancaire/Actifs moyens qui se situe à
5,41% pour un PNB résistant à 158,3 DMT. Côté retour sur fonds propres
moyens, ce denier reste pénalisé par la succession de deux années qualifiées
d'exceptionnellement difficiles par M.Nouira pour demeurer à 9,2%. En effet, le
bénéfice net 2003 affiche une légère diminution de 0,9% à 22,2 DMT contre
un objectif au départ de 28,2 MDT. Il est à rappeler que la banque affichait,
deux années auparavant, une rentabilité financière assez confortable à 14,7%
grâce à son profit qui excédait 33 MDT mais que son risque paraissait
sous-provisionné. L'engagement pris depuis d'augmenter sensiblement le taux de
provisionnement explique en quelque sorte la baisse de la profitabilité. Même
en affichant une certaine agressivité dans le secteur, la banque veut se
montrer aussi sûre en sachant qu'il ne lui est plus permis dorénavant d'hypothéquer
son avenir pour des profits immédiats. Concrètement, le ratio de couverture
des mauvais crédits a été amélioré et ramené autour de 40% entre 2002 et
2003 mais restant en deçà des niveaux d'avant "nettoyage du bilan"
(55%). Le stock des provisions accumulées a atteint 150 MDT à fin 2003 en
augmentation sensible de 13,8% et celui de créances douteuses les 376MDT suite
à une maîtrise plus fine des nouveaux risques encourus n'augmentant que de
1,3% au terme de l'année. Ces efforts ont été facilités par l'amélioration
du rendement de l'activité de recouvrement et la mise en place d'un système de
détection et de classification des risques très performant.
Ne finissant pas de chercher une masse
critique qui lui sied bien, la banque s'est montrée cette année légèrement
plus soucieuse de ses charges opératoires parvenant à améliorer de quelques
points de base son coefficient d'exploitation à 62,5% en profitant d'une économie
de charge de 6MDT. La tâche est annoncée difficile pour la BIAT
qui est en train de parachever son siége social. M. Nouira a fait savoir à ce
propos que la banque prendra tous les soins nécessaires pour assurer une évolution
harmonieuse entre ses revenus et ses dépenses d'exploitation et
d'investissement sans toutefois lésiner sur les moyens pour développer de
nouveaux métiers, allusion faite à sa diversification dans l'assurance. La BIAT
qui secrète le plus gros produit net bancaire du secteur vise à devenir la
première banque-assurance de la place et à ériger d'autres pôles non
bancaires peu exposés aux fluctuations des taux.
A terme, la banque conservera en parallèle
une approche active et très dynamique sur son cœur de métier sans dévier de
ses objectifs stratégiques, à savoir atteindre un ratio de solvabilité supérieur
à 11% contre 8,9% actuellement et une couverture à plus de 70% des risques en
portefeuille. Pour ce faire, la banque est en train de mettre en place avec le
concours de la Société Financière Internationale un Emprunt Subordonné de 70
millions de dollars pour renforcer ses ressources. Cet emprunt est assimilé à
des quasi-fonds propres inclus dans le Tier 2 mis en œuvre dans le calcul du
ratio Cooke dans sa version la plus large. Cette forme hybride de financement
est très répandue dans les pays développés mais reste très peu utilisée en
Afrique et au Moyen-Orient. Une franchise de 5 ans sur le principal sera requise
sur cet emprunt pour une maturité totale de 10 ans renouvelable indéfiniment
le cas échéant. La banque a été positivement appréciée dans un récent
bulletin de notation publié par l'agence internationale Moody's. A côté de
son risque spécifique, la banque voit dans le très bon risque souverain de la
Tunisie une garantie solide pour s'assurer un coût raisonnable attaché à cet
emprunt estimé entre 5,75% et 6,25% à taux fixe et à changes constants. La BIAT
fera appel également au marché domestique pour lever 20MDT supplémentaires en
argent frais auprès de ses actionnaires, promettant une prime d'émission
attrayante. Le dividende à servir au titre de 2003 devrait se maintenir à son
niveau de l'année dernière soit 1,400 DT. La banque est consciente que son
titre doit rester une valeur de fonds de portefeuille. Enfin, le bénéfice net
par action 2004 avant dilution devra croître de 10% à 2,450 DT.
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2004.