Réunis tôt dans la journée du 18 mai 2004, les actionnaires de l'UBCI ont été surpris par l'écart baissier inattendu entre les bénéfices nets définitif et provisoire. La promesse de porter le dividende à 1,1 DT a été maintenue.
A l'image d'une année pleine de contraste, le résultat net de l'UBCI a été réduit à 7,080MDT contre 10,780MDT annoncé initialement lors de la publication des états financiers provisoires. La raison principale de cette correction réside dans la constatation à la dernière minute d'une provision supplémentaire contre le risque BATAM, imposée par la Banque Centrale de Tunis pour l'équivalent de 5,7MDT. Le retraitement des comptes individuels par une telle dépréciation d'actifs n'a pas eu d'impact sur le cash-flow disponible de la banque ni sur ses fondamentaux, en général, qui demeurent solides selon les propos de M. Bouguerra, Président de la banque. L'UBCI reste bien positionnée sur son secteur, affichant un taux de couverture des CDL supérieur à 70% et un ratio Cooke proche de 16%. La banque a publié des états financiers consolidés comparables affichant un résultat net part du groupe de 8,798MDT contre 8,342MDT en 2002, soit une progression de 5,5%. La contribution de l'activité bancaire dans le résultat du groupe est de 66% contre 22% pour le pôle leasing.
Outre le fait que l'activité bancaire en volume ait été congestionnée suite à l'accélération des tensions géopolitiques en première partie de l'année écoulée, la banque a vu sa marge d'intermédiation affectée par la baisse du TMM qui a entraîné une érosion de 19 points de base en moyenne sur l'année. La banque a fait savoir qu'elle a bien œuvré pour optimiser son coût de ressources en conséquence, concentrant ses efforts à drainer plus de dépôts stables auprès des particuliers. Cette catégorie de dépôt bon marché occupe une part de 53% dans les ressources totales de la banque.
Au volet opérationnel également, la banque a orienté son activité crédit sur les secteurs les moins fragilisés. Le management de la banque estime ainsi que le tourisme et l'immobilier présentent actuellement un risque intrinsèque supérieur aux autres engagements et préfèrent ainsi orienter davantage leurs remplois dans l'industrie. La banque a gardé globalement une attitude prudente face à la prolifération des impayés limitant les comptes débiteurs de sa clientèle dans le cadre de l'assainissement de son fonds de commerce. Dans l'ensemble, le volume des créances brutes a été marqué par une diminution symbolique de 0,5% à 862MDT. Cette gestion de la croissance des dépôts et crédits a donné lieu à une amélioration du ratio de liquidité qui se tient désormais à 113%.
Au niveau des revenus bancaires, l'UBCI s'est montré très active sur les activités génératrices de valeur hors intérêts voyant la part des commissions dans le progresser de 3 points à 23% PNB. Ce dernier a reculé de 3,1% à 62,7MDT sous l'effet de la contraction de la marge d'intermédiation. D'autre part, le rendement du portefeuille titres de l'UBCI reste assez faible. La banque s'est défendue en réitérant sa position de banque de détail ne recherchant aucunement la dynamisation de son activité d'investissement ou de portage. La dégradation de 4 points du coefficient d'exploitation qui a atteint son plus haut niveau à 61,6% s'explique notamment par la paralysie du PNB face l'évolution des dépenses de gestion qui fut néanmoins assez modérée, entre 3 et 5%. Le résultat brut d'exploitation de la banque a reculé de 11,3% à 26,5MDT.
Le coût du risque après correction de la provision BATAM s'est élevé à 15,7MDT contre 20,2MDT en 2002 mais devra observer une tendance baissière selon le management qui estime que la banque est comparativement mieux provisionnée que le reste du secteur vu qu'elle a atteint déjà le seuil de 70% en termes de couverture de risque; Il est à noter que le stock des provisions de l'UBCI a atteint au 31/12/2003 prés de 107MDT pour un montant total de créances classées de 143,7MDT en progression modérée de 6% sur 2003. Par ailleurs, M. Bouguerra a insisté sur les bons résultats du recouvrement avec la récupération de 12MDT. Cette tendance est amenée à se poursuivre sur l'année 2004, ajoute le management de la banque qui révèle que 1,5MDT parmi les créances compromises sont déjà récupérés depuis le début de 2004 . A l'image de tout le secteur, la banque reste toutefois moins bien notée dans le ratio CDL/créances brutes qui s'est établi à 16%. Ses engagements au profit de BATAM compte tenu de l'abandon de certaines créances se sont élevés au 31/12/2003 à 16,4MDT dont 2,7MDT de crédits de relance. Selon le management, BATAM qui ne cesse de hanter les esprits des actionnaires de l'UBCI ne représente guère une menace pour la banque, confirmant le retrait de la banque du pool de financement mis en place pour sauver le groupe de distribution.
Pour l'année en cours, la marge d'intermédiation devra reculer sous l'effet du rétrécissement des spreads contre une stagnation plus probable dans le PNB. Le directoire prévoit une amélioration sensible du résultat net par rapport à l'année passée sans donner plus de précision. L'UBCI compte par ailleurs poursuivre son plan de développement qui consiste à doubler son réseau composé actuellement de 47 agences, prévoyant l'ouverture de 5 nouveaux points de vente par an. Cela dit, les intentions de BNP Paribas visant en premier lieur le rachat d'un bloc d'actions de la BS peuvent accélérer, le cas échéant, ce processus de croissance, donnant lieu à un groupe bancaire de taille largement plus importante.
Enfin, les actionnaires ont officiellement appris qu'un dividende de 1,1 DT sera servi d'ici fin mai, contre 0,900 DT l'année dernière. D'autre part, le conseil d'administration de la banque a acquis unanimement le droit d'augmenter librement le capital social de 35 à 50MDT. A ce titre, les administrateurs ont préféré une attribution gratuite à raison de 3 pour 7 qui sera réalisée à partir du 01 juillet 2004 faisant porter le capital à 50MDT.
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