La scène économique internationale a été mouvementée
durant l’année 2001, surtout après les évènements du 11 septembre qui ont
reporté l’éventuelle reprise économique mondiale au premier semestre 2002.
Dans une telle atmosphère d’incertitude et de crainte,
l’année 2001 ne pouvait se terminer sans dégats. La plupart des pays
développés ont joué sur les taux d’intérêt afin de relancer la
consommation ainsi que le cycle d’investissement. En ce sens, on a vu le
principal taux directeur des USA – le taux interbancaire au jour le jour –
se replier de 4,75 points de pourcentage durant l’année 2001 pour atteindre
1,75%, soit son niveau le plus bas
sur les 40 dernières années. Malgré cela, la croissance économique mondiale
ne s’est pas améliorée et elle est estimée à 1% pour l’année 2002 sous
l’effet du choc que subissent plusieurs secteurs tels que, notamment, le
transport aérien et les assurances.
Dans ce contexte mondial marqué par le ralentissement de
tous les indicateurs économiques, la bourse de Tunis – partiellement connectée
à cet environnement international - a clôturé l’année 2001 avec une baisse
d’environ 12% à travers son indice TUNINDEX qui représente plus de 87% de la
capitalisation boursière. Il est à noter que des places boursières comme
celles de Frankfort, Paris et Tokyo ont accusé, respectivement, des pertes de
24%, 26,7% et de 33,3%.
A la place de Tunis, la capitalisation boursière des
actions cotées a chuté de presque 16% à 3.272 MD contre 3.889 MD en 2000, et
ce, malgré l’introduction de 4 nouvelles valeurs à savoir SOTRAPIL,
ELECTROSTAR,
SIPHAT
et STEQ
qui ont apporté au marché 95,27 MD. L’année 2001 a vu le retrait de SPCD
suite à son rachat par UNILEVER, et BDET et BNDT suite à leur Fusion
absorption par la STB.
Ce qui fait que la cote de la bourse compte, désormais, 45 sociétés en
attendant l’introduction de la STIP
qui vient d’ouvrir son capital au public à hauteur de 10% par voie d’Offre
Publique de Vente.
A la clôture des cotations le 31 décembre 2001, la
balance des variations annuelles affaichait la baisse des cours de 30 valeurs
contre la hausse de 16 seulement. SOTETEL
qui a touché un plus bas à 60 DT durant l’année 2001, a chuté de 50,56% à
60,500 DT marquant ainsi la plus forte baisse du marché. Il est à noter que la
société a procédé à deux augmentations de capital, la première en numéraire
(prix d’émission : 50 DT) et la deuxième par incorporation de réserves
(partié : 1/6), ce qui a porté le capital de la société à 14.000.000
DT. SOTETEL
qui figure à la 24ème position dans le dernier classement des
entreprises africianes opérant dans le secteur des Télécoms, a un bel avenir
devant elle avec tous les objectifs tracés dans le Xème plan concernant la téléphonie
fixe et mobile en Tunisie. En troisième position après BATAM
(-36,76% à 13 DT), SFBT
a chuté aussi de 33,45% à 79,500 DT bien que ses états financiers provisoires
au 30 juin 2001 aient affiché une progression du résultat net semestriel de
48,69% à 15,860 MD.
Le bancaire qui s’est emparé de 27,16% du volume de
transactions sur la cote soit 138 MD, a connu l’effritement des cours de 5
valeurs, et ce, comme suit : UBCI
(-21,97% à 25 DT), BH
(-20% à 8,600 DT), STB
(-11,81% à 10,300 DT), ATB
(-5,86% à 13 DT) et AB
(-1,15% à 19,800 DT). Toutefois, des titres comme UIB
(+22,69% à 13,800 DT) et BS
(+18,16% à 9 DT) ont pû passer de l’autre côté du spectre grâce à
l’annonce d’une éventuelle cession de l’Etat de ses participations dans
les deux banques. Par ailleurs, le secteur n’a connu que 3 opérations sur
capital qui ont touché AMEN
BANK et BT.
Dans le leasing, tous les titres sans exception se sont effrités, et ce, en
majeure partie à cause du litige qui les a opposés à
l’Administration. Tout compte fait, les cinq sociétés de leasing ont terminé
l’année 2001 comme suit : TLS
(-24,38% à 24,800 DT), ALS
(-23,70% à 20,880 DT), ATL
(-17,50% à 24,600 DT) et CIL
(-13,64% à 22,780 DT). Par ailleurs, TLS
a déjà entamé l’augmentation de son capital par incorporation de réserves
dont la première tranche a été distribuée le 3 décembre 2001. Cette opération
portera le capital de la société à 20 MD d’ici fin 2004.
Dans le palmarès des plus fortes hausses, AIR
LIQUIDE TSIE a enregistré un rebond de 40,71% à 212 DT. Il est à noter
que la société a procédé à une augmentation de capital par incorporation de
réserves avec une parité de 1 action nouvelle gratuite pour 6 anciennes détenues.
Dans le même registre, ALKIMIA
a empôché 21,6% à 34,480 en suivant un trend haussier sur toute l’année.
Concernant les titres introduits durant l’année 2001, le bilan a été
positif pour SOTRAPIL
(+26,4% à 15,100 DT) introduite à 12,500 DT, SIPHAT
(+6,67% à 10,700 DT) introduite à 10,500 DT et STEQ
(+4% à 15,100 DT) introduite à 15 DT, alors qu’ELECTROSTAR
a lourdement chuté de 14,24% à 11,460 DT bien que son prix d’introduction à
16,500 DT a été jugé en décote par rapport au marché.
Parallèlement au marché des actions, le marché
obligataire a dominé la cote de la
bourse de Tunis avec le lancement de 25 emprunts dont le montant a dépassé les
300 MD. Ces emprunts ont été émis princpalement par les sociétés de
leasing, soit 38% du volume global et les banques de développement (Ex :
BTKD, BTEI…) et les banques commerciales (Ex : BH,
UBCI…).
Cette dynamique du marché obligataire s’inscrit dans une logique d’équilibre
entre le financement direct et le financement indirect, assuré
traditionnellement par le système bancaire.
Côté physionomie, le marché a connu durant l’année
2001 une tendance baissière interrompue aux mois de mars, avril et juillet par
des légères reprises techniques de courte durée. Cette tendance a été
accentuée par le revirement du marché à l’offre durant le dernier semestre
notamment après les événements du 11 septembre. Par ailleurs, les 508 MD de
volume de transactions enregistrés au niveau de la cote de la bourse, en
diminution de 44,72% par rapport à l’année 2000, ont reflété un niveau de
liquidité très faible.