Le rapport de l’agence internationale de notation FITCH
RATINGS qui a décrit l’évolution du paysage bancaire Tunisien, est venu
mettre en exergue l’effort déjà accompli en matière de libéralisation
depuis la mise en œuvre du Plan d’Ajustement Structurel (1987) ainsi que l’évolution
de la réglementation prudentielle et les insuffisances qui entachent
actuellement l’environnement bancaire et financier d’une manière générale.
Le niveau de créances classées demeure assez élevé (créances
classées / crédits + engagements hors bilan) s’établissant à 21% pour les
banques commerciales et 28% pour les banques de développement. En parallèle,
la couverture de ces créances classées s’élève à 44% pour les banques
commerciales et 66% pour les banques de développement, un niveau jugé
insuffisant par l’agence FITCH RATINGS vu la valorisation peu conservatrice
des garanties adossées à ces créances classées.
En outre, FITCH RATINGS a signalé dans son rapport le
faible niveau de liquidité des banques tunisiennes et le fait que la Banque
Central de Tunisie – BCT – a toujours essayé de combler les insuffisances
en la matière avec les banques publiques et privées.
Cela dit, les indicateurs de rentabilité demeurent à des
niveaux modestes avec un rendement de fonds propres excédant rarement 10% pour
les banques commerciales et 4% pour
les banques de développement. Relevant le potentiel de développement en matière
de banque de détail qui reste inexploité et des services peu sophistiqués,
l’agence a toutefois noté l’effort déployé par l’ensemble des banques
pour proposer de nouveaux produits tels que les crédits à la consommation, les
cartes de paiement, les produits d’épargnes et les produits d’assurances.
Par ailleurs, l’agence a noté également le niveau
d’avancement varié dans le processus d’obtention de licence de banques
universelles par les banques de développement de la place et ce, suite à
l’effort accompli pour l’amélioration de la qualité de leurs actifs.
Après un retour sur la loi bancaire et les organes de
contrôle et de supervision, l’agence est revenue sur les règles
prudentielles que les deux autorités de tutelle à savoir le MdF et la BCT
veillent à leur respect par les banques de la place. En effet, les différents
points et sujets soulevés à ce niveau ont un rapport avec (1) le niveau de
participation des établissements de crédit dans le capital des entreprises,
(2) le plan comptable ainsi qu’un comparatif avec les normes internationales,
(3) l’information publique et la transparence, (4) la division des risques,
(5) la classification et couverture des risques de crédit, (6) l’abandon de
créances, (7) la cession des créances bancaires, (8) la capitalisation des établissements
de crédit et le ratio de solvabilité, (9) la liquidité et (10) le risque de
change.
Pour le reste, il est à noter que Maghreb Rating, la
filiale de FITCH RATINGS, note à ce jour deux banques commerciales seulement
parmi celles qui sont cotées à la bourse de Tunis, à savoir la BH
et l’ATB.