L’annonce des résultats provisoires par une bonne partie des sociétés cotées a permis de confirmer ce que la bourse avait anticipé en 2002 à savoir une nette régression des résultats. Subissant le contrecoup du ralentissement de la croissance du PIB, les performances des sociétés cotées se sont nettement inscrites à la baisse.
Le secteur bancaire est le premier à en pâtir puisque la multiplication des défauts de paiement des sociétés emprunteuses a engendré un accroissement très important des provisions et agios réservés. Bien qu’il ne soit pas possible d’évaluer exactement l’impact de la seule affaire BATAM, ce risque a dû à lui seul représenter, que ce soit directement ou indirectement, une partie non négligeable de l’accroissement des provisions en 2002.
Conséquence de cette détérioration des portefeuilles des risques des banques, la majorité des banques ont affiché des baisses de leurs résultats qui varient de 59% pour l’UBCI, 39% pour la BNA à 33% pour la BIAT. Seules deux banques (ATB et BT) ont échappé à cette dégringolade en raison d’une meilleure qualité de leurs portefeuilles de risques.
Dans le secteur industriel, hormis la SFBT et ALKIMIA (qui a même enregistré un bénéfice record), les autres titres cotés ont affiché des performances médiocres. Dans une conjoncture très défavorable au secteur de la volaille, EL MAZRAA a vu son bénéfice fondre de 89%. Les performances des sociétés opérant dans d’autres secteurs ont été également décevantes à l’instar de SOTUVER (-40%), ELECTROSTAR (-52%) ou encore SIPHAT (-21%).
Le secteur des services n’a pas été épargné à l’image de SOTETEL qui a vu son résultat provisoire après impôt baisser de 17% et bien évidemment TUNISAIR dont les premières estimations situent la perte à 70 MD.
Globalement, en attendant la publication des autres sociétés cotées, le total des bénéfices dégagés par les sociétés de la cote devrait connaître une nette contraction. En excluant les sociétés déficitaires, la baisse devrait avoisiner les 20%. Il s’agit de la première interruption dans la croissance des bénéfices depuis au moins 5 années. Sur la base des résultats 2002, le PER moyen du marché, longtemps présenté comme étant très faible, augmente mécaniquement et devient plutôt de l’ordre de 10.
D’un point de vue fondamental, la contre-performance du marché en 2002 considérée excessive par plusieurs analystes semble de plus en plus se justifier à la lecture des résultats provisoires et confirme qu’en bourse, l’anticipation des résultats futurs est le principal moteur de l’évolution des cours.
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