Dans son intervention à l'AIB à l'occasion de sa rencontre périodique avec
les analystes, M. Ben Ali, a relaté les événements qui ont émaillé le déroulement
de l'activité durant le 1er semestre. Les péripéties de la guerre
en Irak ont eu des effets assez négligeables sur les enlèvements à
destination du moyen orient malgré l'importance de cette région dans la répartition
géographique des ventes de la société. La société consent tout de même
qu'elle a rencontré quelques problèmes sur l'Égypte mais compensés par une
meilleure tenue sur le marché Turque et semble ne pas subir de contre-coups négatifs
majeurs durant le premier semestre 2003 malgré toutes les perturbations sur la
scène internationale. Au niveau de l'exploitation, le facteur le plus influent
a été l'augmentation du prix de la lessive de soude qui est revenu à 155
dollars/tonne CF Gabès en juillet 2003 contre 64 dollars/T une année
auparavant ; Cette hausse des prix est jugée prévisible vu leur niveau
anormalement bas qui annonçaient une montée rapide. La situation au niveau de
l'approvisionnement a ainsi impacté les marges d'exploitation mais ne constitue
guère la seule raison derrière la baisse au cours du premier semestre 2003 du
résultat d'exploitation (-57% à 1,8 MDT). Une part de la baisse correspondante
du chiffre d'affaires total STPP (-14,45% à 34 MDT) est due à la dépréciation
de 11,1% du dollar affectant le prix de vente moyen FOB-Usine et dans une
certaine mesure à la baisse du volume des ventes de 3,5%. Le résultat net des
six premiers mois est sorti en nette baisse de 52,2% à 2,3 MDT contre 4,9 MDT
pour la même période de l'exercice écoulé.
Décelant certaines anomalies devenues visibles après les performances
extraordinaires de l'année dernière, la société compte consolider ses
relations privilégiées avec ses trois principaux clients PROCTER & GAMBLE,
UNILEVER et HENKEL et chercher à se doter de plus de flexibilité au niveau de
ses stocks d'approvisionnement et de production pour lisser la fluctuation
caractérisant ses prix de vente moyens export. Pour l'année en cours,
l'objectif de production est revu légèrement à la baisse de 125,000 tonnes
à 122,500 T de STPP. La direction générale escompte des livraisons du même
ordre de grandeur et un effet dollar moins pénalisant pour un cours moyen de
1,35. L'activité sur le second semestre verra plus probablement une évolution
plus calme au niveau des livraisons alors que le prix moyen de la lessive de
soude est amené à se stabiliser sinon à baisser selon les prévisions du
management. La finalisation de contrats de livraisons pour les trois années
prochaines rassure la société sur son carnet de commande.
Abordant respectivement les programmes d'investissement et de croissance
externe annoncés depuis l'année dernière, M . Ben Ali a précisé que le
montage final des équipements sera achevé au plus tard le 31 mars 2004 pour
une enveloppe de 10 MDT financée à hauteur de 30% par des fonds propres et à
70% par des crédits bancaires à moyen terme. Les travaux de revamping
permettront de porter la capacité de production à 132,000 tonnes alors qu'une
deuxième phase, qui sera entamé à partir de juillet 2004, s'en succédera
pour un coût largement plus négligeable, servant à accroître cette capacité
à 140,000 T à fin 2004. Le troisième volet du programme de développement est
axé sur l'acquisition d'une unité de production algérienne. L'opération fait
l'objet pour l'instant de multiples tracas administratifs suite aux derniers évènements
politiques et sociaux touchant l'algérie. Le programme de privatisation algérien
est critiqué par la plus puissante centrale syndicale locale laissant persister
le doute sur la capacité du gouvernement actuel à aller de l'avant dans son
effort réformateur. ALKIMIA
déclare être dans l'expectative, maintenant son intérêt pour KIMIAL, espérant,
à ce propos, des mesures énergiques pour relancer l'appel d'offre
international portant sur la cession de ladite usine. Le coût des
investissements nécessaires pour la mise à niveau de l'unité algérienne
est estimé à 12 millions de dollars s'étalant sur 3 ans, hors les débours
d'acquisition. La quatrième action à entreprendre sera la reprise d'une usine
en Egypte pour une capacité nominale de 25,000 T STPP. La société y voit une
opportunité intéressante pour affermir sa position sur le marché égyptien
qui présente de loin le plus fort potentiel dans la région. Par ailleurs, son
avance technologique dans la fabrication du STPP granulé, produit à plus forte
marge comparé au STPP en poudre, permettra à ALKIMIA
de répondre aux besoins de ses marchés export, d'autant que la demande sur le
marché tunisien est fort limitée et ne représente en tout que 15% du STPP
produit à Gabès.
Face à l'interdiction de la production du STPP dans l'union européenne à
cause de ses effets nocifs, quoique critiquables, sur l'environnement, ALKIMIA
est consciente qu'autant de menaces pèseront dans l'avenir sur le produit STPP
et son intégration par les leaders mondiaux de la détergence, autant
d'occasions de croissance potentielles pourront apparaître sur les marchés
limitrophes. L'éviction des fabricants sur certains marchés importants de
l'Europe de l'est vers qui s'élargira l'UE (ex : Pologne et Hongrie), transférera
les besoins vers les pays du sud de la méditerranée. ALKIMIA
se sent confiante à condition de continuer à améliorer la compétitivité de
son produit par rapport aux nouveaux substituts, sensibilisant le personnel sur
la nécessité de réaliser des économies de coûts. Un plan de résorption des
pertes et de compression de coût va être élaboré et présenté au conseil
d'administration qui se tiendra jeudi 14 août 2003.