ASSAD : Dans l'attente d'un énième Business Plan

Date: 14/01/2019Unité monétaire: TND
Valeur nominale1Nbre d'actions12 000 000
Dernier cours9.350PER (sur 1 année) / marché26,87x/10,76x
Var. der. clôture %0BPA (sur 1 année)0.348
Bidn.dDer. dividende0,300
Askn.dDate Distribution15/06/2015
Cap. Boursière112 200 000Var. sur 1 an9.350->9.350
MM(20)-MM(50)9,350-9,350Rdt ajusté depuis le 31/12/2023nc
Echg. quot. moyen (sur une année)0Advance/Decline (sur une année)0 hausses / 0 baisses

L'assemblée générale ordinaire de la société Assad s'est déroulée aujourd'hui dans une petite salle du siège de l'IACE, devant une assistance peu nombreuse. L'AGO présidée par Abdelwahab Kallel, est revenu sur un exercice 2015 tristement exceptionnel pour la société, qui affiche pour la première fois de son histoire un résultat net déficitaire.

Le président du comité de direction du Groupe, Souhail Kallel a pris la parole pour une revue des principaux faits marquants de l'année, et les actions du groupe s'inscrivant dans le cadre de la stratégie de diversification et d'extension vers l'Afrique. Il s'agit essentiellement de la création en avril 2015 de la filiale Assad Batteries Maroc, un projet qui sera retardé ensuite par le transfert des équipements qui lui étaient initialement dédiés vers la filiale algérienne, confrontée à une forte hausse de la demande, la ligne d'assemblage qui sera installée permettra de doubler la capacité de production en Algérie d'ici là fin de l'année en cours.  La filiale algérienne bénéficiera en outre bientôt après l'obtention d'une autorisation, de la possibilité d'importer directement l'acide sulfurique d'Europe sans passer par l'opérateur étatique algérien.

Le marché marocain est quant à lui le deuxième en taille dans la région du Maghreb et présente un potentiel important et des marges très intéressantes, estime Kallel. L'implantation sur place permettra de contourner les entraves à l'importation selon la direction, notamment des contrôles techniques assez contraignants, la société compte ainsi développer son propre réseau de distribution et assurer un chiffre d'affaires stable. L'entrée en exploitation de la filiale marocaine est finalement prévue pour 2017. Parallèlement, le groupe a lancé au mois de mai 2015 une société commerciale en Côte d'ivoire qui ciblera la région CEDEAO. La société a démarré son activité au mois de septembre 2015.

Rappelons que Assad a vu son chiffre d'affaire reculer de 2,2% en 2015 vs 2014, année ou le chiffre d'affaires avait atteint un niveau record à 72,4 MD. Le chiffre d'affaire local affiche une croissance de 3,1% sur la même période alors que l'export a reculé de 5,5% avec un repli de 19,4% du CA batteries de démarrage et une hausse de 29,6% pour les plaques suite à la hausse des ventes à la filiale algérienne. Souhail Kallel est revenu sur le revirement stratégique de la société et sa réorientation vers les marchés africains face à la sur-offre en Europe qui engendre une forte pression sur les marges. La société a choisi parallèlement de sous-traiter la distribution sur le vieux continent, d'ailleurs la création de deux nouvelles sociétés commerciales en Espagne et en France à l'image de la filiale implantée en Italie en cours de création est à l'étude.

La société a vu sa marge à l'export  affectée par l'évolution du cours du LME, qui a baissé de 15,8%, et sur lequel sont indexés les prix de vente. Le plomb est passé de 2110 $ en 2014 à 1770 $ en 2015 est se situe actuellement à 1750 $. La tendance du cours pour 2016 devrait suivre celle des cours du brut, selon Mohamed Laarbi Caïd Essebsi, le nouveau Directeur Général de la société.

Par ailleurs, le prix d'achat des vieilles batteries, principal intrant dans la fabrication des batteries Assad (vu que le coût du recyclage reste inférieur au prix d'achat sur le LME même après la forte baisse des cours) a enregistré courant 2015 un accroissement de 32%. Il a fallu attendre la fin du mois de décembre pour voir les prix revenir à la moyenne de 2014. A noter que la part du plomb importé reste faible, puisque la société a recours majoritairement au recyclage ou au rachat de plomb non fini en Tunisie, ce qui a permis de limiter l'impact du glissement du dinar vs le billet vert.

 A noter que la société reste pénalisée par la non application de la loi sur la collecte de vielles batteries, un projet de rectification du décret existant fait l'objet de consultations à l'heure actuelle entre l'UTICA et l'ANGED (ministère de l'environnement).

A fin 2015, Assad a dégagé un résultat d'exploitation de 2,61 MD, contre 7,326 MD à fin 2014. Les produits des placements constitués des Dividendes Assad international et Assad Algérie, ont reculé de 29,85% à 1,325 MD, tandis que les charges financières nettes sont passées de 3,7 à 4,4 MD, en augmentation de 19,39%. ASSAD a ainsi terminé l'exercice 2015 avec un déficit de 0,537 MD contre un bénéfice de 5 MD à fin 2014.

Au niveau du groupe, les revenus consolidés se sont inscrits en baisse de 6,55% à 88,9 MD, les charges d'exploitation se sont stabilisées à 85,3 MD. Le groupe a dégagé un résultat d'exploitation de 3,8 MD contre 10,4 MD à fin 2014. Les charges financières sont passées de 3,9 à 6,3 MD. Le résultat net part du groupe au 31 décembre 2015 s'est établi à -2,267 MD contre 4,183 MD un an plus tôt.

Interrogé sur les projections pour l'année 2016, le management a expliqué que la société avait réussi à stabiliser le prix d'achat des vieilles batteries, et devrait selon le scénario le plus pessimiste améliorer ses performances par rapport à 2015, soit "un peu plus que l'équilibre" selon Caïd Essebsi. Un nouveau business plan sur les cinq prochaines années est en cours d'élaboration a ajouté Abdelwahab Kallel, qui s'attend à un redécollage en 2017, selon ses termes.

Rappelons que l’ancien BP 2014-2019 présenté le 18 septembre 2014 à la communauté financière à l’occasion de l’entrée du fonds Abraaj, tablait sur un CA de 160 MDT en 2019 (TCAM de 11%) pour un résultat net de 23,8 MDT. Selon le même BP, 2015 devrait enregistrer un résultat net de 8,3 MDT pour un EBITDA de 20,6 MDT. Le groupe sera soumis à un véritable test de crédibilité avec son prochain Business Plan. Comme le représentant d’Abraaj lors de la fameuse présentation de 2014, le marché a exprimé un certain enthousiasme par rapport aux projets africains et ne s’attendait pas, quelques mois après, à une telle débâcle financière et boursière.

 

 

 

 

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