Communiqué du Conseil d'Adminsitration de la BCT en date
du 11 août 2005 :
"Le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie a présidé,
le 11 Août 2005, la réunion mensuelle du Conseil d'Administration de la Banque.
Examinant l'évolution de la conjoncture économique
internationale et nationale, le Conseil a noté, en particulier, la poursuite de
la flambée des prix du pétrole qui ont atteint de nouveaux records dépassant le
seuil de 65 dollars le baril et la décélération du rythme de croissance dans la
zone euro.
Malgré ce contexte adverse, l'économie nationale
continue de croître, quoique à un rythme inférieur à celui de 2004. L'activité
économique s'est, en effet, caractérisée, outre la bonne tenue du secteur
agricole, par l'affermissement de l'activité touristique et du transport aérien
et une évolution acceptable des échanges extérieurs.
Dans le secteur industriel, la consommation
d'électricité de haute et moyenne tensions a progressé de 2,6% à fin juin 2005
contre 5,1% pour la même période de l'année 2004. Les importations de matières
premières et demi-produits ont enregistré, pour leur part, un accroissement de
6,7% à fin juillet 2005.
Dans le secteur touristique, les nuitées globales ont
augmenté de 15,4% au terme du mois de juillet 2005 et le taux d'occupation s'est
amélioré de 5,6 points de pourcentage.
Les exportations et les importations ont progressé de 9%
et 7,3% respectivement durant les sept premiers mois de l'année contre 11,7% et
8,5% l'année précédente. L'accroissement des exportations a concerné
essentiellement les industries mécaniques et électriques (17,3%), les industries
diverses (16,6%), les mines, phosphates et dérivés (13%) et l'énergie (38,9%),
alors que le textile et habillement a connu une quasi-stagnation. L'augmentation
des importations a concerné, outre les matières premières, l'énergie (33,1%) et
les biens d'équipement (6,6%).
Par ailleurs, les recettes touristiques se sont accrues
de 12,6% pour se situer à 1.268MDT, dépassant le niveau atteint pour la même
période de 2001.
Les économies sur salaires transférées par les Tunisiens
résidents à l'étranger, ont augmenté de 5,4% pour se situer à 744MDT contre
706MDT durant la même période de 2004.
Grâce au maintien du déficit commercial au même niveau
que celui de 2004 et à la consolidation de l'excédent de la balance des
services, le déficit de la balance des opérations courantes s'est contracté pour
ne représenter que 0,5% du PIB, au titre des sept premiers mois de 2005, contre
0,8% pour la même période de 2004. Le solde des paiements courants du mois de
juillet a enregistré un excédent important de 253MDT.
Depuis le mois de mai 2005, les avoirs nets en devises
n'ont cessé de progresser pour atteindre 5.512MDT au 10 août 2005, soit près de
quatre mois d'importation contre 4.321MDT et 105 jours l'an passé.
Sur le plan monétaire, l'agrégat M3 a évolué, au terme du
premier semestre 2005 au taux de 3,6% contre 4,8 % pour la même période de l'an
passé. Du côté des contreparties, les concours à l'économie ont progressé au
même taux que l'an passé, soit 4%.
Sur le marché monétaire, la banque centrale est
intervenue pour injecter une enveloppe moyenne de 612MDT, en juillet 2005,
contre 415MDT le mois précédent. Le taux d'intérêt au jour le jour sur le marché
interbancaire a continué à fluctuer entre 4,97% et 5,03% et le taux moyen s'est
maintenu à 5%.
Au mois de juillet, l'indice des prix à la consommation
a augmenté de 0,2% par rapport à celui du mois de juin contre 0,4% le mois
précédent. Au terme des sept premiers mois de l'année, le taux d'inflation s'est
situé à 1,4% contre 4,7% pour la même période de l'an passé.
Sur le marché des changes, le dinar a enregistré, depuis
le début de l'année et jusqu'au 11 août, une dépréciation de 8,8% par rapport au
dollar américain et une appréciation de 0,2% vis-à-vis de l'euro.
A la lumière de ces résultats, et en particulier la
maîtrise de l'inflation et du déficit courant, le Conseil d'Administration a
décidé de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la Banque Centrale
de Tunisie. Le Conseil reste toutefois attentif à l'évolution des prix du
pétrole et la pression qu'elle exerce sur l'économie nationale."
Source : BCT (12/08/2005)