Les principaux traits de la conjoncture économique tunisienne selon l'OCE [suite]

L’observatoire de la conjoncture économique (OCE) relevant de
l'institut national des statistiques (INS), vient de publier son bulletin
mensuel du mois de mars 2008 relatif à l'état de la conjoncture économique aux
plans national et international.

Sur le plan international, les indicateurs conjoncturels
confirment de plus en plus le scénario d'un ralentissement en Europe et d'une
quasi-récession aux Etats Unis.

Les conséquences de la crise immobilière américaine ne
finissent pas de fragiliser les organismes de crédit et continuent d'entretenir
les remous sur les marchés financiers.

Signe de leur détermination de contenir tout risque
d'assèchement du crédit, les principales banques centrales se sont associées
pour injecter massivement des liquidités visant à calmer les tensions réapparues
sur les marchés monétaires. Sauf forte hausse des anticipations d'inflation à
long terme (peu probable dans le contexte actuel), l'accélération de
l'inflation, qui affecte la confiance et pèse sur la consommation des deux cotes
de l'atlantique, ne devrait pas remettre en cause le mouvement d'assouplissement
des politiques monétaires.

Au niveau national, le rapport souligne que pour l'année 2008,
les perspectives agricoles s'annoncent comparables celles de l'année dernière,
en dépit d'une légère diminution des réserves hydriques.

Le secteur agricole devrait une nouvelle fois contribuer
positivement à la croissance de la production nationale. Hors agriculture, les
perspectives de croissance de l'économie tunisienne seront à l'épreuve de la
conjoncture internationale actuelle.

Le maintien du bon rythme de l'activité nationale sera en
partie tributaire de la résilience de l'économie européenne face aux
conséquences de la crise financière outre-Atlantique.

Par ailleurs, les pressions que font peser les prix des
matières premières sur les équilibres extérieurs et budgétaires sont autant de
défis qui s'annoncent à brève échéance.

Le rapport relève également un rebond du secteur industriel,
dont la croissance annuelle est passée au cours de l'année 2007, de 3 à 9,6%.

Ce rebond était essentiellement attribuable au sursaut de la
production énergétique qui s'est améliorée de 16,1% mais également à la bonne
performance des industries manufacturières et plus particulièrement les
industries mécaniques et électriques (IME) qui ont enregistré une hausse de
production de 29,5%.

Cependant, la fin de l'année précédente et le début de
l'exercice en cours ont été marques par un fléchissement du rythme de la
production énergétique qui est passe au négatif.

Le même constat vaut également pour les mines. Toutefois, la
production manufacturière se maintient à des rythmes autour de 9% grâce aux IME,
dont la production continue de croitre à des rythmes annuels avoisinant les 30%.

Du coté inflation, le rapport relève une certaine
stabilisation en attendant la décrue.

En février, l'indice des prix à la consommation des ménages a
baisse de 0,3%. L'inflation reste relativement stable à 5,7%, après 5,8% en
janvier.

Le repli de l'indice des prix à la consommation au mois de
février s'appuie principalement sur une baisse des prix de l'habillement (5,7%),
en raison des soldes d'hiver.

Ce mouvement s'est néanmoins accompagne de divers hausses sur
la plupart des autres rubriques de l'indice. Les prix de l'alimentation
augmentent de 0,3% en février après trois mois d'accélération marquée.

Les prix du transport restent sur le même rythme de croissance
annuel assez soutenu du mois de janvier, à savoir 5,2%. L'augmentation de 3% de
la facture d'électricité et du gaz en février explique, pour sa part, le
renchérissement de 2,2% du prix de l'énergie par rapport au mois précédent.

Sur l'ensemble des deux premiers mois de l'année, les
intentions d'investissement déclarées à l'agence de promotion de l'industrie
(API) se sont accrues de 52,9% dans l'industrie et de 30,8% dans les services,
les principales branches industrielles contribuent à ce mouvement, à l'exception
notable des industries du textile-habillement et des cuirs et chaussures qui
enregistrent une baisse des déclarations d'investissement.

Concernant les flux d'investissements étrangers destines à la
Tunisie, ceux-ci ont connu une forte hausse en 2007 par rapport à l'année
précédente (+35,7%) s'élevant à 2157,9 MD et générant la création de 19156
postes d'emplois.

Au terme des deux premiers mois de 2008, ces flux ont atteint
380,3 MD contre 139,4 MD à fin février 2007, soit un accroissement de 173,2 %.

S'agissant de la répartition sectorielle des flux d'IDE, le
secteur énergétique continue d'être le secteur le plus attractif (42% des IDE)
réalisant un accroissement de 50% sur la période de référence.

Apres deux années 2005 et 2006 particulièrement fastes et en
expansion, le bilan du marche boursier pour l'exercice 2007, certes favorable
sur tous les plans, s'est illustre par des performances moins exubérantes que
celles réalisées une année auparavant : augmentation de 18,9% de la
capitalisation boursière (contre +43.0%c en 2006), une croissance de 24% du
nombre de titres traites (+35% en 2006) et progression des indices de la place
boursière.

 

Source:
TAP

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