Le célèbre économiste péruvien qualifié par l’ex-président américain Bill Klinton « du plus grand économiste vivant », Hernando de Soto, a expliqué dans le cadre d’une interview accordée à la radio expressfm, les résultats d’une étude sur l’informel en Tunisie.
Evoquant les résultats de cette étude commanditée par la centrale patronale (UTICA), il a révélé que la valeur de l’informel en Tunisie s’élève à 115 milliards de dollars et que quelque 524 000 entreprises sur un total de 616 mille entreprises dans le pays, opèrent dans le secteur informel. « Secteur, qui a–t-il dit, a pour caractéristiques l’anonymat, l’anarchie, l’inexistence de documents de propriété, les transactions en cash, l’évolution dans des sphères de non droit et de fraude fiscale.
Il a ajouté que compte tenu de toutes ces données et du fait que l’économie de marché est une économie de documents certifiant la propriété, l’économie tunisienne est une économie « pré-marché, voire une économie au niveau féodal »
Rappelons que les travaux d’Hernando De Soto, portent sur le rôle de l'accès à la propriété dans l'émancipation et l'enrichissement des populations défavorisées ainsi que sur l'importance de l'économie souterraine dans les pays en développement. Il expose dans ses ouvrages sa thèse selon laquelle les habitants des pays du Sud sont riches mais riches d'un « capital mort », capital qui ne se multiplie pas et qu'ils ne peuvent mobiliser faute d'un système de droits de propriété efficace.