L'analyste financier, Nader Haddad a déclaré, au micro de radio Express FM, que la Banque centrale de Tunisie ne peut pas recourir à la politique d'assouplissement quantitatif en raison de ses effets inflationnistes. Il s’agit d’un processus d'achat d'actifs à long terme par les entreprises ou l'État. Il a ajouté que la politique d'assouplissement quantitatif est un processus d'intervention financière pour aider l'économie, mais elle est adoptée davantage pour financer les banques et le budget de l’Etat que pour soutenir l'économie.
L'analyste financier a également indiqué qu'il existe une différence entre les opérations d'open market et la politique de facilitation financière. Les opérations d'open market sont des opérations bancaires liées aux obligations et aux actions et sont orientées vers l'État, contrairement à la politique de facilitation financière qui est orientée vers la dette, qu'elle soit souveraine ou relevant du secteur privé. Nader Haddad a expliqué qu'il existe de nombreuses raisons à l'inflation en Tunisie, notamment l'augmentation des opérations d'approvisionnement, en plus de la forte demande au niveau mondial pour de nombreux matériaux, ainsi que la défaillance des circuits de distribution.
Dans le même contexte, Nader Haddad a poursuivi que la hausse du prix du carburant va créer de l'inflation, en plus de la hausse du prix des céréales à l'échelle mondiale. L'analyste financier a estimé que si la Banque centrale imprime plus de billets que les besoins du marché, cela affectera le taux d'inflation et entraînera une baisse du taux de change, soulignant qu’il n'imagine pas qu'il y aura un dérapage financier en Tunisie, comme cela s'est produit au Liban, car la Tunisie détient des institutions et des compétences qui sauront la défendre.