Rating and Investment Information, Inc (R&I) : Amélioration de la notation du risque souverain de la Tunisie.[Suite]

L'Agence de notation financière japonaise "Rating and
Investment Information, Inc (R&I)" a annoncé, dans un communiqué de presse rendu
public, le 30 mars 2007, sa décision d'améliorer la notation du risque souverain
de la Tunisie, la relevant de "BBB+" à "A-" avec perspective stable, dont voici
le texte :

"La Tunisie a réalisé des progrès considérables dans sa
transition à une économie de marché entamée depuis 1990, résultat de
l'assouplissement du contrôle des prix, des réduction des tarifs, de la
privatisation bancaire et d'autres mesures.

En même temps, le pays a mis à niveau les industries par la
promotion des secteurs porteurs tels que les technologies de l'information (TIC)
et a réalisé un taux élevé de croissance stable.

La dette extérieure est essentiellement composée des
crédits à long et moyen terme, et compte tenu du rythme graduel imprimé par les
autorités tunisiennes pour la libéralisation du compte de capital, le risque de
liquidité externe est minime.

Bien que la Tunisie ait été confrontée à l'envolée des prix
pétroliers et à une concurrence acerbe pour les exportations textiles, les
déficits budgétaire et courant demeurent limités et la dette publique continue à
baisser.

L'enseignement obligatoire et les transferts sociaux
bénéficient à la majorité de la population, la stabilité sociale est ainsi
excellente et la gestion de la politique économique et sociale est de qualité
pour une économie émergente.

Sur la base de ces éléments, R&I a relevé la notation de
l'émetteur en monnaie étrangère à A- avec perspective stable.

Malgré les chocs externes qu'elle a dd affronter au cours
des cinq dernières années, tels que la sécheresse et la forte baisse des
recettes touristiques immédiatement après les attaques terroristes du 11
septembre, la Tunisie a réalisé une croissance réelle moyenne de 4,5% par an.

Le secteur des services marchands, particulièrement le
transport et les télécommunications a remplacé les secteurs traditionnels de
l'agriculture et des textiles pour devenir le moteur principal de la croissance.

Ceci a été rendu possible grâce à des infrastructures
relativement bien développées tels que l'infrastructure routière et les réseaux
étendus de desserte en électricité et de télécommunications en comparaison avec
d'autres pays de l'Afrique du Nord, ainsi que les avantages considérables que
pourrait tirer la Tunisie de la large frange hautement éduquée de sa population.

En mars 2006, le Gouvernement a finalisé la cession de 35%
du capital de Tunisie-Télécom à des investisseurs étrangers, la plus importante
opération de privatisation depuis l'indépendance de la Tunisie.

Avec l'afflux d'investissements en provenance
principalement des pays du Golfe, producteurs de pétrole dans les domaines de la
prospection pétrolière, du tourisme et des services financiers, une croissance
annuelle réelle de 5% à 6% est prévue.

Bien que le taux de croissance des exportations des
industries de textiles et du cuir qui comptent pour plus de 30% du total des
exportations aient connu une certaine décélération sous l'influence de l'entrée
de la Chine en 2003 à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et la
suppression des Accords Multifibres (AMF) vers la fin du mois de décembre 2004,
la baisse en terme de valeur ajoutée a été contenue grâce à l'amélioration du
design et au développement de nouveaux produits ainsi qu'au remplacement des
importations des matières premières et de semi-produits finis par des produits
domestiques.

Quoique, les importations aient progressé en 2006 dans le
sillage de l'accroissement des prix des matières premières, le déficit courant a
été maintenu à 2,3% du PIB, traduisant ainsi la progression des exportations des
produits agroalimentaires et des industries mécaniques et électriques au même
titre que des recettes touristiques et des revenus du travail transférés par les
Tunisiens résidant à l'étranger.

A partir de 2007, la Tunisie adoptera une stratégie axée
sur l'accroissement de sa production locale de pétrole et de gaz naturel et
pourrait compter en plus sur une augmentation supplémentaire de 30% des
redevances avec l'extension de l'Oléoduc transportant du gaz de l'Algérie vers
l'Italie, permettant ainsi de soutenir la forte probabilité pour réaliser un
déficit courant en deçà de 3% du PIB. Le déficit budgétaire n'a pas dépassé 3%
du PIB depuis l'année 2004.

La hausse des dépenses au titre des subventions et des
traitements et salaires du secteur public a été maîtrisée, alors que les revenus
pétroliers, la redevance-gaz ainsi que les impôts sur les bénéfices des sociétés
ont augmenté.

En consacrant une partie des recettes de privatisation au
remboursement par anticipation d'une partie de sa dette extérieure, la Tunisie a
diminué son ratio de la dette publique par rapport au PIB à 54,5% et celui de la
dette extérieure à moyen et long terme, y compris le secteur privé, à un niveau
inférieur à 48% à la fin de l'année 2006.

Si la Tunisie continue de limiter son déficit budgétaire à
un niveau inférieur ou égal à 3% du PIB, comme indiqué dans le XIème plan
(2007-2011), le ratio de la dette devrait diminuer davantage.

Les efforts fournis visant à diminuer les créances
douteuses des institutions financières et à améliorer la fonction
d'intermédiation financière devraient se poursuivre et ce, afin d'encourager
l'investissement et d'accélérer la croissance économique. R&I suivra ces efforts
à moyen et long terme".

 

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