Fitch confirme la banque de développement africaine à ‘AAA’/ ‘F1+‘.[Suite]

Fitch Ratings-Londres/Paris le 11 octobre 2006 : Fitch
Ratings a confirmé la note de défaut émetteur de la BAD à « AAA » avec
perspective d’évolution stable et à « F1+ » à court terme. Les notations sont
basées sur le soutien substantiel que peut se procurer la BAD auprès de ses pays
membres, sur sa politique prudente de gestion de risques et sa capitalisation
exceptionnellement forte.

L'appui fort offert à la BAD par ses pays membres est
principalement attribuable au rôle principal que joue ladite banque dans le
financement des projets de développement en Afrique. Ainsi, à fin 2005, 53 pays
africains détiennent environ 60% du capital social de la banque, alors que 24
Etats membres n’appartenant pas au continent, notamment des pays de l'OCDE,
boucle le reste du capital. Le capital libéré représente 10.5% du capital
souscrit tandis que les parts qui restent à libérer ou « capital exigible » -
peuvent être appelées au cas où la banque se trouve incapable de tenir ses
engagements financiers. Ce capital exigible à l’image du capital souscrit par
les pays membres, fait l’objet d’un engagement irrévocable de la part des
actionnaires. Cependant, comme c’est le cas pour les autres banques
multilatérales, les statuts de la BAD prévoient la constitution de provisions
pour retrait d’adhésion. Ceci a mené les auditeurs à requalifier les comptes de
la BAD puisque de telles provisions impliquent que les souscriptions au capital
ne pourraient pas être traitées comme capitaux propres mais comme des
engagements selon les nouvelles règles révisées de l'IAS. Selon le point de vue
de Fitch, cette qualification est en substance une interprétation comptable qui
n’a pas de lien avec la structure financière intrinsèque de la banque. Etant
donnée le rôle prépondérant donné à la BAD dans le développement économique de
l'Afrique et le profit de crédit des Etats membres non africains (dont 13 sont
notés « AAA », Fitch est convaincu que l'appui sera fourni en cas de nécessité.

En dépit de son statut de créancier de préférence,
l’exposition de la BAD au risque de crédit demeure évidente dû aux défis relevés
continuellement par son environnement opérationnel. Le financement concernant
les pays appartenant à la catégorie spéculative compte pour 74,7% du
portefeuille crédit à fin 2005 (2004 : 73,2%). En conformité avec la qualité
faible du crédit dans les pays africains, le volume des prêts non performants et
les arriérés de paiements sont sensiblement plus élevés que ceux des autres
institutions bancaires multilatérales qui prêtent aux pays en voie de
développement. Cependant, les initiatives de réduction des dettes financées par
la communauté des donateurs - telle que l'initiative au profit des pays pauvres
les plus endettés- et des arrangements spécifiques de réduction des arriérés ont
permis à plusieurs pays de diminuer leur endettement et de faciliter le paiement
des arriérés à la BAD. Il convient de noter que la BAD a mis en application des
politiques de prêt et des règles d'approvisionnement rigoureuses, qui limitent
l'aide financière à 15 pays africains et obligent la banque à arrêter le
déblocage aussi bien que les approbations de tous nouveaux prêts quand les
impayés en principal ou en intérêt remontent à plus de 30 jours de retard.

Bien que la BAD ne soit sujet à aucune autorité
réglementaire, elle applique les principes prudents de gestion de risques, y
compris ceux relatifs à la liquidité stricte et aux ratios d’adéquation de
capital et de dettes. A titre d’exemple, le risque de crédit qui surgit du
portefeuille de crédits classés dans la catégorie spéculative est en grande
partie compensé par la capitalisation élevée de la BAD : A fin 2005, son rapport
capital utilisable/capital nécessaire réglementaire (la définition de Fitch)
était à un niveau confortable de 14.13 fois, un des ratios les plus élevés pour
une Banque supranationale.

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