Les pays émergents face à la hausse attendue des taux américains

L'économiste Christine Rifflart, auteur d'une étude de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), revient sur la possible fin d'une période exceptionnelle pour les nations émergentes, avec l'avènement d'une période de normalisation des politiques monétaires US, qui pénalise leur devises et leurs conditions de financement. Pour bon nombre de pays, producteurs de matières premières notamment, cette situation est d'autant plus un casse tête qu'elle coïncide avec le ralentissement de la croissance chinoise, indique Rifflart.

Les banque centrales des pays concernés, qui ont longtemps profité de la politique monétaire ultra généreuse de la Fed, espèrent au moins une hausse modérée des taux, une hausse importante les obligerait en effet à relever leur propres taux pour contrer les sorties de capitaux, alors que la conjoncture actuelle, marquée par le ralentissement économique voire la récession pour certains pays, incite plutôt à faire l'inverse, souligne le chef économiste à la Société générale, Olivier Garnier.

A titre d'exemple, Olivier Garnier, cite la situation du Brésil, en profonde récession avec des taux directeurs déjà à 14,25% mais ne pouvant pas desserrer sa politique monétaire au risque d'accentuer  les sorties de capitaux, la baisse de la monnaie et donc l'inflation.

Les pays du Golfe se trouvent également confrontés à un dilemme, avec un risque de se retrouver avec des monnaies surévaluées, leurs monnaies étant alignée sur la devise américaine, ce qui les contraindrait à relever leur taux, impliquant moins de marge de manœuvre pour la relancer la croissance.

De son coté, anticipant une montée des taux américains, la Chine a décidé de réduire la dépendance vis à vis du dollar pour la fixation du taux de change du Yuan, qui sera désormais adossé à un panel de devises. Le pays, qui voit sa croissance ralentir, se donne ainsi plus de moyens pour réguler sa demande intérieure,  pour baisser ses taux d'intérêt et essayer de relancer la demande de crédit sur le marché financier bancaire, selon Christine Rifflart

 

 

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